PARIS [03.12.09] – Libération révèle que l’OCBC a procédé le 1er décembre à une série d’interpellations et de saisies dans l’hôtel parisien des ventes aux enchères, suite à des vols et des disparitions d’objets. Les cibles de leur enquête sont certains des commissionnaires, les célèbres « cols rouges » de l’Hôtel Drouot.
Le 1er décembre, les policiers de l’Office central chargé de la lutte contre le vol des biens culturels (OCBC) ont procédé à une série d’interpellations et de saisies dans l’enceinte de l’Hôtel Drouot.
Selon Vincent Noce de Libération, qui révèle l’information, 12 personnes ont ainsi été placées en garde à vue dans la journée, huit commissionnaires, trois membres de leurs familles et un commissaire-priseur de la rue Rossini. Deux gardes à vue ont été levées le 2 décembre, les autres devraient être reconduites selon l’AFP.
Une instruction a été ouverte par le juge Jean-Louis Peries pour association de malfaiteurs, vol et recel en bande organisée.
L’enquête a commencé après une plainte déposée par un commissaire-priseur pour le vol d’un paysage de Courbet, « Paysage marin sous ciel d'orage » , dérobé en 2004. Des écoutes téléphoniques et des filatures ont mené au coup de filet du 1er décembre. Une perquisition dans l’entrepôt des commissionnaires à Bagnolet a permis de retrouver le paysage dérobé il y a dix mois.
L’enquête de l’OCBC a révélé un trafic qui consistait à dérober certains objets lors de transports ou de déménagements. Jamais des œuvres de grande valeur, plutôt des bijoux ou de bonnes bouteilles de vin, aisément revendables. Souvent, les propriétaires ne s’aperçoivent pas des disparitions, ou ne portent pas plainte pour si peu. Si la plupart des commissionnaires sont honnêtes, pour autant l’esprit de corporation prévaut dans leur société.
Les commissionnaires de Drouot, regroupés au sein d’une société, l’Union des commissionnaires de l’hôtel des ventes (UCHV) créée en 1832, sont au nombre de 110 et sont chargés de transporter et de suivre les objets vendus dans les salles des ventes de Drouot.
Le colonel Stéphane Gauffeny, à la tête de l’OCBC, précise dans Libération : « Nous ne voulons surtout pas jeter l’opprobre sur les commissaires-priseurs, qui sont les premières victimes de ces pratiques. » Cette investigation, dont l’envergure est sans précédent, devrait permettre de faire la lumière sur des manques de discipline chroniques au sein de l’UCHV.
L'Hôtel Drouot s'est refusé à tout commentaire.
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L’OCBC enquête à l’Hôtel Drouot sur les agissements des commissionnaires
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