Frédéric Mitterrand : un ministre dans la tourmente

La tempête autour de Frédéric Mitterrand est brusquement montée de plusieurs crans depuis que la classe politique s’est emparée de son livre La mauvaise vie, dans lequel il raconte, entre fiction et réalité, des pratiques de tourisme sexuel.

Le vent a commencé à tourner, le week-end du 26 septembre, lorsque plusieurs voix se sont fait entendre pour rappeler la gravité des accusations reprochées à Roman Polanski, prenant à contrepied la position du ministre qui avait vigoureusement défendu le réalisateur peu de temps après son arrestation en Suisse. Interrogé sur le sujet, pendant une conférence de presse le 1er octobre, Frédéric Mitterrand avait cependant nuancé sa position, affirmant que « Polanski ne devait pas être au dessus des lois » .

Mais la brèche était ouverte. Le FN, par l’intermédiaire de Marine Le Pen, rappelait sur France 2, le lundi 1er octobre, les écrits de Frédéric Mitterrand sur le tourisme sexuel. C’est devenu une affaire lorsque, mercredi 7 octobre le porte-parole du PS, Benoit Hamon s’est dit choqué par le livre, et s’est interrogé publiquement sur la démission du ministre.

Aujourd’hui, jeudi 8 octobre, il n’y a pas à proprement parler de campagne orchestrée contre le ministre, mais si les explications de celui-ci ne sont pas convaincantes ce soir à TF1, il est probable qu’il y en ait une. C’est le jeu cruel de la politique, d’autant plus que les affaires de mœurs ont tôt fait de passionner l’opinion.

En condamnant fermement le tourisme sexuel, et en évitant tout amalgame avec l’homosexualité, on ne peut que regretter que cette polémique freine la bonne dynamique impulsée par le nouveau ministre, qui avait trouvé sa concrétisation dans un honorable budget 2010.