PARIS [15.11.2010] - Frédéric Mitterrand a été reconduit dans ses fonctions de ministre de la Culture et de la Communication. « Variable d’ajustement » du remaniement ministériel, il a davantage été protégé par son nom et sa cote de popularité que par son bilan. Il lui reste 18 mois pour laisser sa marque.
Les spéculations sur le changement du titulaire du portefeuille de la rue de Valois avaient roulé bon train ces dernières semaines. Fragilisé par la violente polémique d’il y a un an sur son livre La mauvaise vie, Frédéric Mitterrand s’était fait discret et ne poursuivait qu’un seul objectif : ne pas faire de vagues.
Il n’en était pas moins considéré comme une « variable d’ajustement » du nouveau gouvernement. En d’autres termes, s’il avait fallu recaser tel ou tel ministre, il aurait certainement perdu son poste. On évoquait même dans ce cas la présidence du festival de Cannes en lieu et place de Gilles Jacob (80 ans). Les ministres à « recaser » ? Nathalie Kosciusko-Morizet et surtout Roselyne Bachelot qui était assurée de perdre son ministère de la santé en raison de ses mauvaises relations avec les professionnels de la santé, électeurs traditionnels de la droite.
Mais ce ne fut pas le cas. Dans un remaniement marqué par le départ des ministres classés à gauche ou venant de la société civile (Bernard Kouchner, Jean-Marie Bockel, Fadela Amara), le nom Mitterrand reste emblématique de l’ouverture. D’autant que le neveu de l’ancien Président conserve une bonne cote dans l’opinion. Selon TNS Sofres / Figaro Magazine, 23 % des français « voudraient lui voir jouer un rôle important dans le futur » (mais ils étaient 37 % avant la controverse), tandis que selon IPSOS / Le Point, 45 % des sondés ont une bonne opinion de lui.
Ce n’est en tout cas pas son bilan qui plaide pour lui. En 16 mois, le ministre ne peut mettre à son actif que d’avoir fini le travail sur Hadopi, s’être engagé dans le dossier de la numérisation du patrimoine et avoir choisi un lieu pour la Maison de l’histoire de France. Mais il reste le plus important : entrer dans l’opérationnel de ces trois dossiers, définir un plan pour la conservation du patrimoine photographique, développer des initiatives pour soutenir la création, travailler avec le nouveau Garde des Sceaux pour sortir Drouot de l’ornière...
Libéré de la menace du remaniement annoncé il y a plusieurs mois, Frédéric Mitterrand dispose maintenant de près de 18 mois pour avancer sur tous ces chantiers et définir une politique culturelle lisible. Après avril 2012, c’est une autre histoire.
Frédéric Mitterrand (avril 2010) - Photo Peter17 - Licence CC BY 3.0
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Mitterrand II : 18 mois pour convaincre
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