PARIS
PARIS [02.01.18] - L’établissement culturel installé dans le Nord de Paris explore les dimensions calligraphiques dans les arts actuels.
La commissaire Bérénice Saliou décline à l’Institut des cultures d’Islam les hybridations contemporaines de la calligraphie islamique en trois thématiques. D’abord les nouveaux langages visuels, où les artistes d’aujourd’hui explorent les possibilités graphiques de la lettre jusqu’à l’illisible, comme Rachid Koraichi dans ses interprétations en miroir de poèmes de Mahmoud Darwich. Et Nja Mahdaoui qui compose des tableaux hypnotiques avec des lettres dénuées de signification, de simples « graphèmes » tourbillonnants selon l’artiste.
Deuxième axe, l’exil, avec l’iranienne Parastou Forouhar, qui vit en Allemagne : toute une salle recouverte de calligraphies persanes, et des balles de ping-pong disséminées au sol. Ici la langue natale est fragmentée par l’exil car les calligraphies sont purement visuelles, et l’effet est magnétique. En écho se trouve le travail de la libanaise Etel Adnan, une artiste qui vit aux Etats unis et ne maîtrise pas l’arabe : elle utilise cette absence dans des livres en leporello où s’alignent des lettres signes épurées, proches de la calligraphie asiatique.
Dernier volet, le rapport au pouvoir, illustré par deux œuvres de Mounir Fatmi : la langue arabe et son écriture s’y transforment en rouages mécaniques ou en roue à aiguiser armée de pointes. Fayçal Baghriche pour sa part voit dans les coups de feutre de la censure des Emirats sur les magazines occidentaux des traces d’un langage graphique qui s’ignore.
En complément un panneau réalisé par la fondation libanaise Dar el Nimer rappelle l’histoire des différents styles de calligraphie islamique, et à l’extérieur deux œuvres de Street art prouvent que les graffeurs s’inspirent largement de la calligraphie traditionnelle (Tarek Benaoum, Bahia Shehab).
Un panorama passionnant des expérimentations actuelles autour du geste calligraphique, toutes générations confondues.
« Lettres ouvertes, de la calligraphie au street art »
Jusqu’au 21 janvier 2018 à l’Institut des Cultures d’Islam
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Le geste et la lettre à l’Institut des Cultures d’Islam
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Abonnez-vous dès 1 €Affiche de la saison « Lettres ouvertes, de la calligraphie au street art » à l'Institut des Cultures d'Islam (ICI), Paris.