OXFORD (ROYAUME-UNI) [02.06.15] – Les archéologues ont entrepris des fouilles sur le site de l’ancien prieuré de Littlemore, fondé en 1110, et fermé en 1525 par la Cardinal Thomas Wolsey à cause d’un scandale sexuel. 92 squelettes ont été exhumés, dont celui d’une jeune femme enterrée face contre terre, qui pourrait être une des « nonnes pécheresses » qui ont conduit à la fermeture du prieuré.
Des archéologues, menés par Paul Murray des services britanniques du patrimoine, ont entrepris des fouilles sur le site de l’ancien Prieuré de Littlemore, près d’Oxford, fondé en 1110, et révélé le côté sombre de la vie religieuse au Moyen Âge, raconte Discovery Channel. 92 squelettes ont été exhumés, dont celui d’une jeune femme enterrée face contre terre, qui pourrait être une des « nonnes pécheresses » qui ont conduit à la fermeture du prieuré en 1525 sur ordre du Cardinal Thomas Wolsey.
« Nous savions que l’église était là et nous savions que nous trouverions quelque chose, mais le nombre de sépultures fut une réelle surprise » a déclaré Paul Murray. Parmi les 92 corps retrouvés, 35 sont des femmes, 28 des hommes, et 29 dont le genre était impossible à déterminer. Les archéologues ont mis au jour le corps d’une femme âgée de 45 ans ou plus, qui était probablement l'une des 20 femmes qui ont occupé le poste de prieure dans toute l'histoire du prieuré. « Les sépultures au sein de l’église sont susceptibles de représenter des individus riches ou éminents, des religieuses et prieures » explique Paul Murray dans un communiqué. Elle a été enterrée au croisement de nef et du transept dans un cercueil de pierre bien construit, avec une niche pour la tête.
Des chercheurs de la Reading University ont entrepris une analyse isotopique pour en savoir plus sur l'origine et l'alimentation des nonnes à l’époque, ce qui n’a encore jamais été étudié. Certains squelettes portaient les stigmates de maladies débilitantes, notamment deux enfants souffrant de dysplasie de la hanche, un présentant des signes de lèpre et un autre présentant un traumatisme crânien.
Enfin, une sépulture inhabituelle a attiré l’attention des chercheurs. Elle comporte un enfant mort-né et le corps d’une jeune femme enterrée face contre terre, une position réservée aux pécheurs ou aux sorcières. Les archéologues pensent que cette position inhabituelle serait un acte de pénitence, et que cette femme pourrait être une des « nonnes pécheresses » qui ont conduit à la fermeture du prieuré. En effet, la dernière prieure de Littlemore, Katherine Wells (1507 et 1518), aurait été enterrée dans cette position pour expier plusieurs péchés, dont le fait d’avoir eu une fille illégitime avec un prêtre du Kent, qui continuait à lui rendre visite au couvent, et d’avoir mis en gage les biens du prieuré pour constituer une dot pour sa fille. D’après les archives rédigées après la visite de l’évêque Atwater en 1517, une autre des nonnes avait eu un enfant illégitime avec un homme marié d’Oxford.
Eileen Power dans son ouvrage Medieval English Nunneries (1922) décrit le prieuré comme « un des pires couvents dont les archives subsistent », et ceci est largement dû à Katherine Wells. Les archives racontent que la prieure enfermait souvent les nonnes dans les réserves ou les battait pour les punir. Quand en 1518, l'évêque Atwater a visité à nouveau le couvent, la prieure se plaignait que l'une des religieuses batifolait avec des hommes dans le cloître et avait refusé d'être corrigée. En 1525, le cardinal Thomas Wolsey, accuse plusieurs religieuses de « comportement immoral et luxurieux » et recommande la dissolution du prieuré.
Transformé en ferme après la fermeture du couvent, le site de l’ancien prieuré pourrait être incorporé dans un nouvel hôtel et un restaurant. Les restes de squelettes devraient être enterrés prochainement sur une terre consacrée.
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Des archéologues auraient retrouvé la tombe des « nonnes pécheresses »
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Abonnez-vous dès 1 €Le centre-ville d'Oxford en Angleterre © Photo SirMetal - 2008