Permis de construire annulé pour la Samaritaine

Par Margot Boutges · lejournaldesarts.fr

Le 13 mai 2014 - 358 mots

PARIS [13.05.14] - Le permis de construire et de démolir l’ilot Rivoli de la Samaritaine a été annulé le 13 mai. La Mairie de Paris et LVMH vont faire appel.

La justice, par un collège de cinq magistrats, a tranché. Le permis de construire, autorisant LVMH à démolir et reconstruire l’îlot Rivoli de la Samaritaine, a été annulé le 13 mai 2014 par le tribunal administratif de Paris, faisant droit au recours déposé par la Société pour la Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France (SPPEF) et SOS Paris, deux associations de protection patrimoniale.

Cette décision, inattendue, a été notamment justifiée par les magistrats en référence à l’article UG 11.1.3 du règlement du Plan local d’Urbanisme parisien, qui stipule que « les constructions nouvelles doivent s’intégrer au tissu existant, en prenant en compte les particularités morphologiques et typologiques des quartiers (rythmes verticaux, largeurs des parcelles en façade sur voies, reliefs…) ainsi que celles de façades existantes (rythmes, échelles, ornementations, matériaux, couleurs…) et des couvertures (toitures, terrasses, retraits…) »

Les associations attendent aujourd’hui que LVMH, qui prévoyait d’édifier rue de Rivoli une façade aux ondulations verticales formée d’un rideau de verre sérigraphié, revoie sa copie. Selon le jugement du tribunal, cette façade ne s’insère pas dans le tissu urbain existant marqué par une homogénéité « assurée par l’emploi de la taille de la pierre en façade (…), par une unité des registres décoratifs notamment ceux des fenêtres et des balcons, et par une relative régularité des volumes. »

Tandis que la Mairie de Paris et LVMH ont indiqué qu’elles allaient faire appel de ce jugement, le chantier de démolition – masqué depuis peu par des palissades - doit être interrompu. Les bâtiments de la Rue de Rivoli ont cependant été déjà détruits, à l’exception d’un bâtiment d’angle du XIXe siècle.

Déplorant le « gaspillage » des édifices du XVIIe, XVIIIe et XIXe siècle composant l’ilot, SOS Paris ne réclame pas pour autant la restitution à l’identique de ces bâtiments démolis. Les dispositions du PLU s’oppose d’ailleurs « au mimétisme architectural pouvant être qualifié esthétiquement de pastiche ». « Nous réclamons un nouveau projet respectant l’harmonie de la rue », déclare Christine Nedelec, secrétaire générale de l’association.

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L’îlot Rivoli, état des démolitions au 13 mai 2014 - © photo Margot Boutges

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