La Roumanie érige le lieu d’exécution de Ceausescu en musée

Les autorités roumaines ont officiellement ouvert au public le 3 septembre 2013 les portes d’un musée retraçant les derniers jours du dictateur communiste Nicolae Ceausescu, selon Associated Press. Ce musée n’est autre que la reconversion de la caserne militaire dans laquelle il avait été emprisonné, jugé et fusillé avec son épouse Elena à Targoviste à 80 km au nord de Bucarest.

« Nous avons reçu beaucoup de demandes de la part de gens qui voulaient voir la caserne où Ceausescu et son épouse Elena ont été fusillés le 25 décembre 1989 » avait indiqué au mois d’août 2013 le directeur du musée d’histoire de Targoviste, Ovidiu Câstina, à l’AFP, afin d’expliquer cette initiative. La visite de ce bâtiment nécessitait auparavant d’entrer dans de lourdes procédures avec l’administration. L’ouverture au public du lieu sous forme de musée permettra de satisfaire toutes les demandes, mais aussi d’ « attirer des touristes » dans une logique quelque peu morbide. Le directeur a précisé qu’il ne cherche pas la controverse : “notre but est de présenter les évènements tels qu’ils se sont déroulés, sans faire de commentaire sur le procès, la vie des Ceausescu ou le culte de la personnalité qu’ils avaient construit”.

La Révolution roumaine, l’arrestation, et l’exécution des Ceausescu avaient à la fin des années 80 tenu en haleine l’Europe entière, et reste encore aujourd’hui gravé dans les mémoires, l’ensemble des évènements ayant été retransmis en direct à la télévision.

Le dictateur avait gouverné la Roumanie pendant plus de vingt ans avec une main de fer, muselant les libertés et poussant le népotisme et le culte de la personnalité aux limites, jusqu’aux épisodes de la fin de l’année 1989 où le massacre de centaines de manifestants anti-communistes par les forces de l’ordre avait forcé Ceausescu à s’enfuir, renversé par le soulèvement populaire révolutionnaire. Arrêté par la police à Targoviste et emprisonné dans cette caserne, il y avait reçu un procès sommaire avant d’être fusillé avec son épouse dans la foulée contre un mur du bâtiment, le jour de Noël.

Les visiteurs peuvent ainsi voir les assiettes en métal dans lesquelles lui et sa femme ont mangé, les lits dans lesquels ils ont dormi, la minuscule salle qui avait servi de cour de justice au moment de leur procès, ainsi que le mur témoin de leur funeste destin.