Géorgie - Musée

En Géorgie, le musée Staline va être reconverti en lieu de mémoire de la répression de l’ère soviétique

Par Chloé Da Fonseca · lejournaldesarts.fr

Le 13 avril 2012 - 361 mots

GORI (GEORGIE) [13.04.12] – Dans sa ville natale, le musée dédié à Joseph Staline depuis 1937 honore et glorifie le « petit père des peuples ». Sous le patronage du ministère de la Culture géorgien, l’établissement va être transformé en un lieu de souvenir des atrocités de l’ère stalinienne dans l’ex-URSS. PAR CHLOÉ DA FONSECA

Joseph Djougachvili, plus connu sous le nom Staline (« l’homme d’acier »), est né en 1878 à Gori à 50 km de la capitale géorgienne Tbilissi. C’est dans sa petite maison natale qu’en 1937 fut créé le musée Joseph Staline : 47 000 pièces, affaires personnelles, masques funéraires, peintures héroïques et bustes en marbre, glorifient le dictateur.

Mais « cette relique surréaliste du totalitarisme soviétique » est devenu « incompatible avec le présent et l’avenir » estime Nicoloz Rouroua, ministre de la Culture géorgien. « L’histoire ne peut pas être effacée et cette page très difficile de l’histoire de notre pays doit être racontée convenablement dans ces murs » explique-t-il à l’AFP.

Une fois reconverti en mémorial de l’ère soviétique, le musée Staline proposera une vision plus objective de l’histoire et abordera, entre autres thématiques, la soviétisation de la Géorgie (envahie par l’Armée rouge en 1921) et des autres républiques annexées, les répressions qui ont fait des millions de morts, la famine planifiée en Ukraine (Holodomor) en 1932 et 1933, le pacte conclu en 1939 avec Hitler, ou encore le travail forcé dans les Goulags… Tout ce que le musée actuel omet de rappeler de l’ère stalinienne.

La reconversion du musée en un lieu de souvenir des atrocités commises sous l’ère soviétique fait partie du long processus, entamé lors de la dissolution de l’URSS en 1991 d’élimination du culte de la personnalité de Staline. Décédé en 1953, le dictateur conserve encore quelques nostalgiques et sa glorification persiste encore dans certaines régions de l’ex-URSS. A Gori notamment, terre natale du « petit père des peuples », il est celui qui a arrêté le nazisme aux portes de l’URSS et qui a transformé la région en superpuissance suite à la victoire dans la seconde Guerre mondiale.

En 2011, le musée Staline a accueilli plus de 15 000 visiteurs.

Légende photo

Le musée Staline de Gori - © Photo : Henri Moreau - 2010 - Licence CC BY-SA 3.0

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