Depuis plus de 35 ans, Silvia Bächli explore la pratique du dessin, tandis qu’Éric Hattan meuble l’espace de matériaux trouvés et le temps avec des vidéos qui tournent en boucle. Ils exposent au Centre culturel suisse à Paris.
Éric Hattan Nous sommes arrivés à Bâle au milieu des années 1970 ; la foire d’Art Basel existait déjà, mais elle n’attirait qu’un public spécialisé et il n’y avait rien autour pour les jeunes artistes. C’est dans ce contexte que nous avons décidé de créer Filiale Basel et d’inviter des artistes ; nous pensions garder ce lieu quelques mois, il est finalement resté ouvert pendant 5 ans. Il nous a offert de nombreuses rencontres, de longues discussions à propos des accrochages ; c’était passionnant et formateur. C’est aussi là que nous avons pour la première fois montré nos travaux respectifs.
Silvia Bächli Pour financer l’activité du lieu, nous sollicitions les dons d’amis, de connaissances, en échange d’éditions d’artistes. Je me souviens de la réponse du directeur du Kunstmuseum : « Enfin quelque chose se passe ! », jointe à un chèque de 1 000 CHF. Lui et Jean-Christophe Ammann, le directeur de la Kunsthalle, nous envoyaient des visiteurs. Dès l’ouverture, nous avons également été soutenus par un journaliste qui chroniquait chacune des expositions. À l’époque, il était assez rare de présenter des installations.
É. H. Après l’expérience de ce premier lieu, nous avons séjourné à Paris, puis au Canada et, à chaque fois que nous revenions, je trouvais un nouvel espace abandonné qui « m’appelait » et nous donnait envie de recommencer l’expérience. Nous étions devenus plus connus, mais nous n’avons bénéficié de subventions de la Confédération que lors de la dernière période, entre 1993 et 1995. En 1994, par exemple, nous avons exposé Thomas Hirschhorn.
É. H. Oui, ce n’est pas la première fois que nous exposons ensemble, surtout ces dernières années. Nous avons toujours mené nos travaux indépendamment, tout en nous nourrissant souvent des mêmes choses.
S. B. Nous sommes arrivés au Centre avec l’idée de mélanger nos créations en suggérant une promenade, un chemin, sans qu’il y ait un début ni une fin. Mes dessins et les sculptures d’Éric tracent des lignes dans l’espace, certaines visibles, d’autres invisibles.
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Silvia Bächli et Éric Hattan : "Filiale Basel a été passionnant et formateur"
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°702 du 1 juin 2017, avec le titre suivant : Silvia Bächli et Éric Hattan : "Filiale Basel a été passionnant et formateur"