Archéologie - Vol

Une épave antique victime d'un important pillage au large de Cannes

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 28 avril 2022 - 369 mots

CANNES

Un pillage « important, récent et encore en cours » sur l'épave d'un navire antique au large de Cannes a été découvert lors du démarrage des fouilles archéologiques du site, a indiqué mercredi le ministère de la Culture, qui a lancé un sauvetage d'urgence.

Second niveau d'amphores au contact avec la coque de l'épave du navire Fort Royal 1 © Photo Philippe Soubias / CCJ-CNRS, 2022
Second niveau d'amphores au contact avec la coque de l'épave du navire Fort Royal 1.
© Photo Philippe Soubias / CCJ-CNRS / Premarmed, 2022

C'est lors des premières plongées visant à fouiller cette épave d'un navire chargé d'amphores de vin datant du IIe siècle avant Jésus-Christ que l'équipe scientifique a constaté ce pillage, selon le communiqué commun du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) du ministère de la Culture et de la préfecture maritime de la Méditerranée (Premarmed).

« Le 19 avril, nous sommes arrivés sur place pour débuter la fouille qui devait durer deux semaines et avons vu qu'il y avait un pillage en cours. Il y avait des trous, des amphores cassées partout », alors que l'épave gît « à faible profondeur », a expliqué à l'AFP Franca Cibecchini, responsable de cette fouille pour le Drassm.

« Des éléments matériels et des outils utilisés par les pilleurs » ont été retrouvés par l'équipe scientifique, qui a également constaté « que de nombreuses amphores avaient malheureusement déjà été prélevées en toute illégalité » sur l'épave découverte en 2017 et située au nord de l'île Sainte-Marguerite, dans l'archipel de Lérins. « Les épaves bien conservées de cette période sont particulièrement rares. C'est pourquoi l'opportunité de pouvoir étudier à la fois la coque en bois comme la cargaison est tout à fait exceptionnelle », ce qui avait motivé le lancement d'une « fouille exemplaire » de l'épave Fort Royal 1, ajoute le document.

Du fait de ce pillage, qui a fait l'objet d'une « opération structurée », estime le Drassm, « les pertes d'information scientifique et historique sont probablement majeures ». Les auteurs « ne se contentent pas de prélever des objets, le plus souvent de manière organisée et à des fins commerciales ; ils détruisent des sites et en rendent l'étude bien plus complexe, voire impossible », souligne la même source.

« La zone est désormais interdite au mouillage et à la navigation et une enquête a été ouverte par la gendarmerie maritime de Marseille », poursuit le Drassm, qui précise que ses moyens « sont largement mobilisés pour sauver ce site » qui « pourra nous dévoiler une part de l'histoire maritime hellénistique ».

Cet article a été publié par l'AFP le 27 avril 2022.

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