POMPÉI / ITALIE
La robotique alliée à l’intelligence artificielle pourrait permettre de reconstituer des fresques antiques à partir de fragments.
Les scientifiques de l’Italian Institute of Technology (IIT) veulent construire un robot assez intelligent pour restaurer des objets archéologiques à partir de fragments. Dans l’ancienne cité romaine de Pompéi, ensevelie sous la cendre et les pierres de l’éruption du Vésuve en l’an 79 après J.-C., de nombreux fragments de fresques ont été retrouvés, mais l’ensemble est difficile à reconstituer car leur apparence n’est pas connue.
Le robot RePAIR (Reconstructing the Past : Artificial Intelligence and Robotics meet Cultural Heritage) utilisera la robotique, l’intelligence artificielle (IA) et l’archéologie pour tenter de relever ce défi.
Dans un premier temps, les chercheurs vont numériser les fragments pour constituer une base de données destinée au robot et créer des algorithmes avec l’expertise d’archéologues et d’historiens de l’art, afin de guider l’IA dans la reconnaissance des différents styles de fresques trouvées à Pompéi.
Le robot aura une forme humanoïde, composée d’un torse et de bras à l’échelle humaine. Les mains ont été conçues par le laboratoire d’Antonion Bicchi, qui construit des mains de robots destinées à l’industrie et à la fabrication de prothèses. Elles auront la capacité de numériser les pièces manipulées en 3D, qui seront traitées par l’intelligence artificielle. Celle-ci cherchera des correspondances virtuelles entre les pièces, puis transmettra les données aux mains qui les assembleront.
Le robot sera testé sur le site de la Maison des Gladiateurs. Découvert en 1915, les murs de l’édifice étaient décorés de trophées et d’armes. Plusieurs murs se sont effondrés en 2010 suite à de fortes pluies, dont une importante fresque murale. Son motif étant connu, l’expérience permettra de tester les capacités de reconstitution du robot. En cas de réussite, le robot tentera de reconstituer une fresque de la House of Painters at Work, dont l’apparence n’est pas connue.
Ce projet expérimental bénéficie de 3,5 millions d’euros issus du fonds de la Commission Européenne dédié aux projets innovants utilisant de « futures technologies radicalement nouvelles ». Cette technologie innovante pourrait être utilisée pour la restauration d’objets fragmentés, qui n’étaient jusqu’alors pas reconstructibles. « Nous espérons être en mesure d’offrir une technologie permettant aux musées du monde entier de reconstruire des fresques brisées ou des objets similaires », confie le professeur Marcello Pelillo de l’université de Venise.
Le robot RePAIR devrait être installé à Pompéi au printemps 2022.
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Un robot humanoïde pour reconstituer les fresques de Pompéi
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