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Musée-château

Un cabinet à Chantilly

Par Margot Boutges · Le Journal des Arts

Le 29 mars 2017 - 445 mots

CHANTILLY

Le nouveau cabinet d’arts graphiques du château de Chantilly permet de renouveler plus largement la présentation des collections.

CHANTILLY - Les habitués de Chantilly (Oise) le savent : ouvrir un nouvel espace de visite au sein du château est un événement. Si l’édifice bénéficie de travaux de restauration de grande ampleur depuis 2008 – menés par l’architecte en chef des Monuments historiques Pierre-Antoine Gatier –, le parcours reste figé dans le temps. Les conditions testamentaires du duc d’Aumale (qui a légué le domaine à l’Institut de France en 1886) ne laissent en effet guère de liberté sur le plan de la muséographie. L’accrochage à touche-touche typique du XIXe siècle de l’impressionnante collection de tableaux de Clouet, Poussin, Raphaël, Piero di Cosimo, Ingres… fait d’ailleurs tout l’intérêt du lieu. Mais Chantilly conserve également plus de 4 000 dessins, 5 000 estampes et 1 900 photographies dans des portefeuilles au sein de la bibliothèque du théâtre, qui est réservée aux chercheurs. Des pièces très fragiles qui pouvaient être jusque-là exposées dans la galerie de Psyché dévolue aux expositions temporaires. Un cabinet d’arts graphiques a ouvert le 24 mars pour les présenter de manière plus régulière.

Cinq petites pièces rénovées
C’est dans cinq petites pièces jusqu’alors inaccessibles au public – elles servaient de bureaux aux équipes du domaine – qu’a été installé ce cabinet, au rez-de-chaussée du « petit château » de Chantilly, vestige ancien d’un édifice majoritairement reconstruit au XIXe siècle. Ces pièces, réaménagées par le duc pour y loger ses proches, « ne sont pas soumises aux conditions strictes du legs du duc d’Aumale à l’Institut de France. Le livre des exécuteurs testamentaires du duc précise que “les cinq chambres du rez-de-chaussée du Châtelet et les deux appartements du pavillon Jean-Bullant pourront être convertis en bureaux, chambres de travail, ou consacrés au développement du musée” », explique le conservateur Mathieu Deldicque dans le catalogue (coéd. Faton/Chantilly).

Les boiseries et parquets ont été restaurés. Dix-huit tableaux servant de dessus-de-porte ont été décrassés. La couleur gris taupe des murs, qui avait connu plusieurs repeints, a été restituée et des rideaux disparus ont été retissés « en se basant sur les archives et sur des tissus retrouvés », indique Pierre-Antoine Gatier. Si les travaux ressuscitent l’état qui était celui des pièces à la mort du duc d’Aumale en 1897, les dispositifs de présentation des dessins sont quant à eux très contemporains, conservation préventive des œuvres oblige. Des films solaires anti-UV ont aussi été placés sur les fenêtres pour réduire l’intensité lumineuse et les dessins sont pourvus d’un cadre sobre et hermétique. Consacrée à la Renaissance italienne, l’exposition inaugurale laissera place en septembre à une présentation des dessins de Poussin.

Cabinet d’arts graphiques, domaine de Chantilly

7, rue du Connétable, 60500 Chantilly. Exposition « Bellini, Michel-Ange, le Parmesan, l’épanouissement du dessin à la Renaissance », jusqu'au 20 août.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°476 du 31 mars 2017, avec le titre suivant : Un cabinet à Chantilly

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