ITALIE
Connu des historiens, l’État s’en était curieusement désintéressé malgré plusieurs interdictions de sortie d’Italie.
L’une des dernières œuvres de Sandro Botticelli (1445-1510) sort de l’oubli. On en avait perdu la trace depuis plus d’une cinquantaine d’années. La Madonna delle Grazie, datée de 1470, a été retrouvée chez un particulier à Gragnano près de Naples. Les historiens de l’art connaissaient cette toile qui était l’une des préférées du grand Maestro de la Renaissance. Les traits de la Vierge étaient en effet inspirés de ceux Simonetta Vespucci, une de ses muses et amantes. L’artiste l’avait ensuite donné à Sixte IV (1414-1484).
Le Pape l’offrit ensuite aux Médicis pour attirer leur bienveillance mais surtout leurs deniers pour achever la construction de la chapelle Sixtine. La Madone arrive ainsi dans une église de campagne de l’une des propriétés du sud de l’Italie de la célèbre famille toscane. Longtemps exposée dans une chapelle de Santa Maria la Carità, près de Naples, elle est ensuite confiée aux Somma, une famille locale, qui se la transmet de génération en génération.
Conscient de la valeur du tableau, l’État italien avait à trois reprises décrété une interdiction de sortie du territoire, en 1931, 1941 et 1968. Puis il s’en était complètement désintéressé le laissant tomber de façon assez inexplicable dans l’oubli mais surtout dans des conditions de conservation déplorables.
C’est ce qui a poussé les carabiniers pour la protection du patrimoine culturel à intervenir. « Lorsque nous nous sommes rendus compte qu’une peinture de Botticelli se trouvait dans une maison privée depuis plus de cinquante ans, nous avons décidé de l’inspecter, explique le commandant Massimiliano Croce. Nous avons constaté de nombreux signes d’abrasion et des altérations chromatiques qui nécessitent une restauration urgente. » Elle durera au moins un an et sera ensuite exposée à Naples.
Entre-temps les autorités chercheront à établir si la famille Somma conserve toujours les droits de propriétés sur l’œuvre dont la valeur est estimée à 100 millions d’euros. Elle ne devrait néanmoins pas finir sur le marché mais dans un musée.
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Un Botticelli inestimable retrouvé chez un particulier après plus de 50 ans d’oubli
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