CHARTRES
Au Centre international du vitrail, un fonds inédit de vitraux révèle le rayonnement de la création chartraine à la Renaissance.
CHARTRES - À l’heure où la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte de Nevers s’apprête à inaugurer un riche ensemble de vitraux commandés par l’État français il y a plus de trente ans à des artistes contemporains tels François Rouan, Gottfried Honegger ou Claude Viallat, le Centre international du vitrail de Chartres (Eure-et-Loir) vient d’aborder la première étape d’un dédoublement structurel. Logé dans une grange et un cellier gothiques autrefois rattachés à la cathédrale, le Centre profitera dès le mois de septembre d’une école laissée vacante sur le parvis de la cathédrale ; un gain de place non négligeable pour cette structure associative accueillant 42 000 visiteurs par an.
Dans cet espace mis à disposition par la mairie seront transférées et développées les activités pédagogiques, organisées autour de trois pôles (scolaire, formation et accueil des publics). Ce volet éducatif est particulièrement choyé car il constitue l’une des principales ressources du Centre – moins de la moitié du budget de fonctionnement est abondé par des subventions publiques.
D’origine inconnue
Le bâtiment historique a déjà amorcé sa mue pour devenir, dans les mois à venir, un musée (associatif) à part entière. Tandis que le cellier, au sous-sol, demeure réservé aux expositions temporaires de création contemporaine, le rez-de-chaussée présente depuis le 10 avril un accrochage permanent dévoilant un fonds Renaissance récemment redécouvert. Si la production médiévale des ateliers de Chartres est aussi célèbre que sa cathédrale, rares sont les témoignages de son rayonnement au cours des XVe et XVIe siècles. Fondé sur le résultat des recherches des spécialistes Françoise Gatouillat et Guy-Michel Leproux, le parcours met au jour un ensemble de vitraux réutilisés pour servir de « bouche-trous » aux baies du triforium de l’église Saint-Pierre de Chartres.
Ces vitraux dits « orphelins » sont d’autant plus fascinants que leurs origines diverses sont inconnues. Une restauration scrupuleuse révèle des manipulations grossières (une tête de saint Sébastien vient remplacer celle d’une Vierge à l’agonie) ; des dommages irréversibles ou « collatéraux » causés par les guerres de religion ; ou encore la trace indéniable de maîtres tels Jean Cousin ou Pierre Courtois. Cette visite didactique passionnante remplit avec justesse la mission culturelle et scientifique du Centre. Le directeur des lieux, Jean-François Lagier, est d’ailleurs en quête d’un(e) chercheur(se) pour réaliser une étude sur l’atelier Lorin, le plus ancien atelier de vitrail chartrain. Avis aux amateurs…
CENTRE INTERNATIONAL DU VITRAIL, 5, rue du Cardinal-Pie, 28000 Chartres, tél. 02 37 21 65 72, www.centre-vitrail.orgt, tlj 9h30-12h30, 13h30-18h, samedi 10h-12h30, 14h30-18h, dimanche et jf 14h30-18h.
Publication, Guy-Michel Leproux et Françoise Gatouillat, Les Vitraux de la Renaissance à Chartres, éditée par le Centre, 200 p., 38 euros, ISBN 978-2-8408-0194-8.
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Redécouvertes à Chartres
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°326 du 28 mai 2010, avec le titre suivant : Redécouvertes à Chartres