Numerus clausus à l’étude pour Pompéi

Vaste plan de réaménagement pour moderniser le site

Le Journal des Arts

Le 1 décembre 1995 - 440 mots

Premier site culturel d’Italie par l’importance de sa fréquentation, Pompéi souhaite améliorer l’accueil des visiteurs et encourager la collaboration avec le secteur privé, tout en continuant d’assurer la conservation des antiques vestiges, grâce à un plan d’envergure baptisé \"projet Pompéi\".

POMPÉI - L’un des aspects les plus intéressants du projet Pompéi est le retour des institutions universitaires napolitaines sur le terrain de fouilles. Attendu depuis longtemps, ce retour était soutenu par le surintendant Pietro Giovanni Guzzo, après que les divergences politiques de la "décennie Conticello" eurent éloigné des fouilles les spécialistes de l’université Frédéric II et de l’Institut oriental de Naples.

Le vaste projet Pompéi s’articule en six axes essentiels : la conservation des vestiges ; l’accueil des visiteurs ; l’insertion dans le contexte contemporain ; le développement des connaissances scientifiques ; l’organisation et la dotation ; la collaboration avec le secteur privé.

En premier lieu, les difficultés inhérentes à l’affluence de visiteurs et à l’exiguïté des structures qui doivent les accueillir pourraient entraîner la fermeture de certains secteurs et l’étalement des visites : une rotation des zones ouvertes au public est envisagée, et un numerus clausus pourrait être appliqué dans certains cas. D’après la classification mensuelle des musées, des galeries et des zones archéologiques d’État, les fouilles de Pompéi restent, depuis sept mois consécutifs, le site le plus visité d’Italie : on a enregistré 213 962 personnes au mois de septembre.

Une piste cyclable à l’étude
Le second volet projette d’aménager une série de parcours intérieurs définis en fonction des attentes des visiteurs et du temps dont ils disposent. Les services destinés au public seront améliorés et la formation du personnel de surveillance accrue. Le troisième point prévoit la suppression de la sortie de l’autoroute à Pompéi et une série d’interventions sur les portes d’accès à la zone archéologique : la porte Marine sera réservée, par exemple, aux groupes scolaires. Une piste cyclable entre l’Antiquarium de Boscoreale et le site est à l’étude, ainsi que la construction de parkings.

Les derniers points du projet concernent l’activité des laboratoires de recherche ainsi que d’éventuelles collaborations avec le secteur privé. Parmi celles-ci, un programme de financement prévoit la restauration et la remise en état de marche des théâtres. Reste enfin la replantation du forum, pour laquelle seront utilisés des espèces végétales résistant à la sécheresse et un type de trèfle qui ne pousse qu’à Pompéi. L’objectif des spécialistes est de conserver sur place la flore d’un lieu vierge de tout désherbant. Outre la création d’un environnement plus accueillant, ce projet paysager vise aussi à empêcher la traversée anarchique de la zone en régulant le flux touristique selon une série de parcours obligés.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°20 du 1 décembre 1995, avec le titre suivant : Numerus clausus à l’étude pour Pompéi

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