Monseigneur Francesco Giovanni Brugnaro : « Je fais appel à la solidarité de tous »

Quelle est la situation à Camerino [à 140 km de Rome] ?
Il est impossible de connaître la situation exacte dans la mesure où le centre de Camerino est classé en zone rouge. Tout le site urbain est en danger, et pas seulement ses habitants, qui sont bien sûr la priorité absolue.

Quid du patrimoine mobilier ?
Nous avons encore un Tiepolo dans l’église San Filippo et toutes les statues des XIVe et XIVe siècles à l’intérieur du musée diocésain. Il y a aussi un buste du Bernin. À Santa Maria in Via, ce joyau du début du XVIIe siècle, sont conservées quatre toiles de Valentin de Boulogne. Heureusement, deux d’entre elles sont actuellement en prêt au Metropolitan Museum of Art [à New York]. Mais nous avons aussi une multitude d’autres œuvres d’art à l’intérieur de nos musées et de nos églises.

Comment envisagez-vous l’avenir à court terme ?
Très vite, les conditions météorologiques vont se détériorer et la pluie et la neige vont achever de mettre à mal ce que les séismes n’ont pas encore détruit. Je fais appel à la solidarité de tous, car nos forces ne sont pas infinies. Plus nous serons, plus nous ferons vite. Certes, il faut attendre que les répliques diminuent en intensité pour garantir la sécurité des personnes, mais nous devons être prêts et comprendre tout de suite comment agir. Toutes les œuvres sont exposées à des périls énormes. La préoccupation est la même à Visso où le musée, regorgeant d’œuvres d’art, de statues des XIIIe et XIVe siècles, est au plus mal. J’appelle même au secours des techniciens étrangers car Camerino ne doit pas mourir, Visso doit renaître !