PARIS
La ministre de la Culture s’est engagée à lancer avant l’été la rénovation de l’œuvre de Daniel Buren « Les Deux plateaux »
Depuis longtemps, Daniel Buren dénonçait l’état dans lequel se trouve son œuvre qui a certainement fait couler le plus d’encre, les Deux plateaux (1985-1986) dans la cour du Palais Royal, à Paris. Il l’avait d’ailleurs déclaré sans ambiguïté à Adel Abdessemed il y a un an dans le Journal des Arts (lire le JdA n°250, 5 janvier 2007) : « La maintenance est très mal faite : cela fait plus de deux ans qu’il n’y a plus ni eau ni électricité... S’ils ne font pas ce qu’il faut pour y remédier, je demanderai moi-même à ce qu’on détruise l’œuvre, parce que la pièce n’est plus vue comme elle doit être vue. Si on la répare, elle pourra rester dans le domaine public ». L’artiste a lancé dans les quotidiens durant la trêve des confiseurs une grande campagne de presse dénonçant l’inaction de l’État, campagne qui a fait mouche. Buren a été reçu le 18 janvier par la ministre de la Culture, Christine Albanel, qui lui a annoncé que les travaux nécessaires débuteraient avant l’été. Ceux-ci sont de grande ampleur, puisque l’œuvre ne fonctionne plus du tout. À la surface, le maillage en métal a, du fait de sa dilatation-rétractation en fonction de la chaleur, endommagé à plusieurs endroits l’outil visuel. L’éclairage a été désactivé. Enfin, en sous-sol, la fontaine n’est depuis longtemps plus alimentée en eau. L’œuvre n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Ce chantier prendra du temps : dix mois au minimum, pour un budget de 4 millions d’euros. Une somme ! Le ministère devrait faire appel à des partenaires privés, notamment sous la forme de mécénat de compétence. Michel Clément, directeur de l’architecture et du patrimoine au ministère de la Culture, se veut confiant. « En tout état de cause, le chantier se fera, nous a-t-il déclaré. Il y a un vrai souhait d’associer des partenaires privés. Mais l’Etat assumera ses responsabilités ».
Daniel Buren devrait prochainement faire un état des lieux. Les lampes seront changées pour pouvoir être intégrées dans le sol. Tout autour de la zone de chantier seront installées pendant la durée des travaux des palissades sur lesquelles l’artiste devrait également intervenir.
Mais ce chantier ne fait pas que des heureux, notamment du côté de la Comédie-Française dont de nouvelles salles de répétition sont actuellement en travaux sous la cour. Dans une déclaration le 21 janvier, Muriel Mayette, administrateur général de la Comédie-Française, estime que « cette décision, prise sans concertation préalable avec l’ensemble des parties concernées, aura des conséquences désastreuses pour les équipes et la saison à venir de la Comédie-Française. Compte tenu de son ampleur, la rénovation du plateau des Colonnes de Buren [...] rendra impossible l’occupation des salles de répétitions », qui doivent être utilisées à partir de juillet 2008. La ministre a reçu Muriel Mayette le 23 janvier pour l’assurer « de son engagement à trouver des solutions pragmatiques et efficaces ». Mais pour l’heure, aucune solution concrète n’a encore été annoncée pour la Comédie-Française.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les colonnes à la une
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°274 du 1 février 2008, avec le titre suivant : Les colonnes à la une