LYON
1951 Sur les bancs de l’université de Grenoble, sa ville de naissnce, Thierry Raspail suit les cours de Maurice Besset, ancien conservateur au Musée national d’art moderne. En 1979, devenu conservateur au musée grenoblois, il rédige une thèse au titre révélateur : « Le musée n’est pas le lieu de l’histoire de l’art ». En 1982 et 1983, il effectue des missions de conseil et d’expertise en Afrique de l’Ouest, et réalise notamment la muséographie du Musée national du Mali à Bamako : « C’était la découverte pragmatique de réalités qui nous sortaient de notre regard occidental », se remémore-t-il.
1984 Création du « Musée Saint-Pierre art contemporain » à Lyon. « C’est une fiche de poste étrange, intitulée “Conservateur pour l’art contemporain dans la ville de Lyon”. Il y a seulement trois candidats, je suis choisi. » Dans le palais Saint-Pierre, Thierry Raspail crée une entité indépendante du Musée des beaux-arts, monte une équipe, constitue une collection, travaille à une programmation ambitieuse. « J’avais pour principe de collectionner les œuvres [choisies dans] des expositions que nous montions : nous avons pu acquérir des œuvres de John Baldessari ou de Marina Abramovic de cette manière », explique le directeur de musée, pour qui l’exposition la plus marquante de sa carrière reste la rétrospective consacrée à Louise Bourgeois en 1990. « Complétement délaissée par la critique, c’est une exposition que j’ai faite trop tôt. »
1991 Avec le soutien de Michel Noir, alors maire de la Ville de Lyon, Thierry Raspail et Thierry Prat cofondent la « Biennale d’art contemporain de Lyon ». « Mon poste intégrait déjà une grande part de coordination artistique, entre plusieurs lieux et la manifestation Octobre des Arts ». Dorénavant, le poste de directeur du musée d’art contemporain et celui de directeur artistique de la Biennale sont liés.
1995 Le Musée d’art contemporain quitte le Palais Saint-Pierre et s’installe à la Cité internationale, dans un bâtiment conçu par Renzo Piano. Là, les équipes disposent de près de 3000 mètres carrés pour des expositions permettant les parcours « blockbusters » : « Andy Warhol » en 2005, « Keith Haring » en 2008, « Ben » en 2010 ou « Erró » en 2014.
1997 Thierry Raspail abandonne le commissariat de la Biennale d’art contemporain pour se concentrer sur la direction artistique. Il convainc le Suisse Harald Szeemann d’assurer le commissariat de la Biennale autour de la problématique de « L’Autre » : « Harald Szeemann nous propulse, nous, jeune biennale dynamique, aux côté des historiques Monumenta, Biennale de Venise ou [Skulptur Projekte] Münster », souligne Thierry Raspail qui ambitionne de donner un caractère très international à l’événement. Le principe d’un commissaire invité à réfléchir à partir d’un concept, projet développé sur trois éditions consécutives, se pérennise.
2018 Après près de trente-quatre années passées à la tête du Musée d’art contemporain de Lyon, le directeur part à la retraite en avril. La 17e édition de la Biennale, en 2017, sous le commissariat d’Emma Lavigne, a attiré plus de 317 000 visiteurs selon ses organisateurs. Thierry Raspail travaille sur la rétrospective de Bernar Venet, à voir en septembre au Mac Lyon.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le directeur du Musée d’art contemporain de Lyon quitte ses fonctions
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°499 du 13 avril 2018, avec le titre suivant : Le directeur du Musée d’art contemporain de Lyon quitte ses fonctions