MAGNY-LES-HAMEAUX
En conflit avec ses deux adjoints, Philippe Luez a été suspendu jusqu’en avril dans l’attente des conclusions d’un audit.
Magny-les-Hameaux (Yvelines). Rien ne va plus depuis plusieurs mois entre Philippe Luez, le directeur depuis 2005 du Musée national de Port-Royal des Champs, dans la vallée de Chevreuse, et ses deux collaborateurs immédiats, le secrétaire général Jan Boersla et la conservatrice Isabelle Marchesin. Les deux parties ne cessent de faire des signalements réciproques pour fautes ou comportements inappropriés au service des Musées de France (SMF). Pour l’instant, Christelle Creff, la cheffe du SMF, semble donner tort à Philippe Luez puisque, à l’issue d’un entretien expéditif en décembre, elle l’a relevé de ses fonctions jusqu’au 15 avril, laissant ses deux adjoints diriger le musée. Un audit a été demandé à l’Inspection générale des affaires culturelles qui a remis son rapport il y a quelques jours. Philippe Luez se dit confiant sur les conclusions de cette mission et n’exclut pas des actions en justice s’il n’obtient pas réparation.
Cette situation intervient alors que le musée est fermé pour travaux. C’est la dernière phase d’un plan annoncé en 2010 par Frédéric Mitterrand alors ministre de la Culture, et qui s’éternise au gré des appels d’offres, des financements erratiques et de la crise sanitaire. En 2022, le musée avait rouvert dans des locaux restructurés ; l’accueil avait été déplacé au début du parcours muséal. L’ancien accueil vient juste d’être rénové afin d’y installer les collections (sauf les chefs-d’œuvre de Philippe de Champaigne déposés dans un lieu plus conforme), afin d’effectuer des travaux de modernisation et d’accessibilité dans le bâtiment principal.
Signe de cette situation embarrassante, personne n’a voulu s’exprimer, en particulier le ministère de la Culture et le groupement d’intérêt public qui administre le musée, dont la commune de Magny-les-Hameaux. Port-Royal fait partie de ces petits musées nationaux ayant le statut de service à compétence nationale, trop petits pour être autonomisés en établissement public. Il avait un temps été envisagé de le rattacher au château de Versailles, distant d’une vingtaine de kilomètres, mais cela aurait été une injure faite à l’histoire : c’est à Louis XIV que l’on doit la persécution des jansénistes et la destruction de l’abbaye. Puis le Centre des monuments nationaux avait montré son intérêt, mais il semble s’être depuis rétracté, ayant bien d’autres priorités. Port-Royal « la rebelle », comme le site aime à se présenter, attend toujours d’être touché par la « grâce efficace » de saint Augustin.
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Le directeur de Port-Royal des Champs écarté provisoirement de ses fonctions
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°629 du 15 mars 2024, avec le titre suivant : Le directeur de Port-Royal des Champs écarté provisoirement de ses fonctions