NEW YORK / ÉTATS-UNIS
Ces artefacts de l’Empire Khmer auraient été exportés entre 1970 et 2000, en pleine période de chaos.
Le Cambodge a demandé au MET de New York d’expliquer comment les transactions de douzaines d’antiquités de l’Empire Khmer ont été réalisées. Les autorités auraient en effet de nouvelles preuves permettant d’avancer que les antiquités auraient été pillées lors des décennies de tourmente subies par le pays, selon le New York Times.
Depuis plusieurs années le Cambodge demande à des musées internationaux de restituer nombre de statues et sculptures pillées sur son territoire entre 1970 et 2000. Cette fois-ci, 45 objets des collections du Metropolitan Museum of Art de New York sont mis en cause. Les artefacts ont tous été acquis par le musée entre 1977 et 2003 selon les recherches des autorités cambodgiennes. 150 autres objets conservés dans les collections du MET sont également suspectés, ayant quitté le pays entre 1970 et 2000 au moment où le chaos régnait au Cambodge : Khmers rouges, guerre contre le Vietnam, instabilité politique ….
De son côté, le Met a récemment fait part de nouvelles découvertes au sujet de sa collection d’antiquités khmers. Les représentants du musée ont accepté de rencontrer des procureurs fédéraux à New York suite à ces nouvelles révélations. Aucune précision n’a été communiquée suite à cet entretien, mais le musée soutient avoir enquêté sur la provenance de ses objets avant même la requête du Cambodge.
Le Cambodge mène depuis plusieurs années d’importantes recherches pour récupérer son patrimoine culturel. Une équipe d’archéologues et d’experts en art a été constituée à cet effet. Ce sont ses membres qui ont établi la liste des 45 objets suspectés d’avoir été pillés.
Les révélations d’un ancien pilleur de temples, surnommé le « Lion », ont aussi été décisives pour l’enquête. L’ancien Khmer rouge a reconnu avoir lui-même dérobé 33 des 45 objets listés et que ceux restant avaient été pillés par d'autres Khmers rouges. Il a admis avoir organisé le pillage de douzaines de sanctuaires khmers, entre 1970 et 1990.
Le Met avait déjà restitué deux sculptures au Cambodge en 2013. Selon le musée, il avait par la suite mené des recherches afin de vérifier la provenance de tous ses objets.
Les reliques provenant des sanctuaires khmers, notamment le site de Koh Ker, ont un style particulier. C’est ce qui avait permis à un archéologue français d’identifier plusieurs biens proposés à la vente par Sotheby’s comme ayant été pillés au Cambodge. Dans le même temps, le collectionneur et spécialiste d’art khmer, Douglas Latchford avait été suspecté d’avoir participé à un trafic d’art khmer à partir des années 1970. Il avait été inculpé pour fraude et contrebande aux États-Unis en 2019, mais est décédé en 2020 avant son procès. Le Washington Post et le Consortium international des journalistes d’Investigation ont récemment révélé que le Met avait en sa possession 12 antiquités khmers provenant de la collection de ce dernier.
D’importants vestiges historiques du patrimoine cambodgien ont ainsi transité sur le marché de l’art par l’intermédiaire de Latchford. Il possédait l’une des plus importantes collections au monde consacrée à l’art khmer, que sa fille Julia Latchford a récemment commencé à restituer au Cambodge.
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Le Cambodge suspecte le MET d’avoir acheté illégalement au moins 45 objets
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