NEW YORK (ETATS-UNIS) [14.12.12] – Réclamant toujours la confiscation de la statue khmère des mains de Sotheby’s New York pour la restituer aux autorités cambodgiennes, la justice américaine s’en prend désormais au collectionneur britannique Douglas A. J. Latchford, qu’elle accuse d’avoir eu connaissance de sa provenance illégale.
Si le collectionneur britannique Douglas A. J. Latchford, considéré comme l’un des plus importants spécialistes d’antiquités khmères, a pu bénéficier des grâces du gouvernement cambodgien en 2008 pour avoir contribué au rapatriement de nombreuses de ses pièces, sa « généreuse » réputation pourrait néanmoins prendre un sérieux revers, depuis que la justice américaine l’accuse d’avoir eu connaissance de la provenance illégale de la statue khmère, au moment de son acquisition au début des années 1970.
Et ce, alors que les procureurs fédéraux essayent de la restituer aux autorités cambodgiennes, laquelle se trouve toujours dans les mains de Sotheby’s New York - fermement décidée à la vendre au nom de son actuel propriétaire, la veuve d’un belge qui l’avait achetée à la maison de ventes londonienne Spink & Son en 1975. Le même Spink, l’aurait achetée en Thaïlande en 1971. Du moins selon les dires de Latchord.
Des doutes s’élèvent maintenant sur la provenance de toute la collection de Latchford qui se défend en affirmant : « Si les français et autres collectionneurs occidentaux n’avaient pu préserver cet art, comment pourrait-on comprendre la culture khmère aujourd’hui ? »
Plus connu pour ses prestations nationales de bodybuilder – également président de Thailand Bodybuilding and Physique Sports Association - Latchford est l’un des plus grands collectionneurs d’antiquités khmères. Ayant également procédé à diverses donations dans de nombreuses institutions - tel le Musée National de Phnom Penh et le MET – il a publié trois ouvrages sur les trésors khmers, co-écrits avec la spécialiste Emma C. Bunker.
D’après les documents de la Cour de New York, Latchford aurait non seulement acheté la statue à un marchand d’art thaïlandais qui l’aurait acquise par un réseau de pillage organisé, mais il aurait aussi participé à son transfert en Grande-Bretagne, par le biais de licences d’exportation falsifiées. Des allégations que l’intéressé s’est empressé de rejeter en bloc.
Un juge doit donc se prononcer dans les mois à venir sur la propriété de la statue.
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Le collectionneur Latchford dans le viseur de la justice américaine dans l’affaire de la statue khmère
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