ATHÈNES / GRÈCE
OLYMPIE (GRÈCE) [17.02.12] – Nouveau coup dur pour les musées grecs après le vol de trois œuvres à la Pinacothèque d’Athènes le mois dernier. Deux individus ont dérobé vendredi matin une soixantaine d’objets antiques au Musée des Jeux olympiques d’Olympie. Le ministre grec de la Culture a offert sa démission, restée pour l’instant sans réponse du Premier ministre. PAR SUZANNE LEMARDELÉ
Il a suffit d’une heure aux voleurs, entre 6h et 7h vendredi matin, pour dérober plus de soixante objets antiques au Musée des Jeux olympiques d’Olympie. Deux individus, cagoulés et armés d’un pistolet, ont profité de ce moment de battement entre les gardes de nuit et de jour pour désactiver le système d’alarme et se servir dans les vitrines. Ils auraient emporté soixante-huit objets en céramique et en bronze, ainsi qu’une bague en or, des « pièces inestimables » selon le maire d’Olympie. Ce dernier attend néanmoins les conclusions du directeur du service archéologique de la commune pour évaluer plus précisément le montant de la perte
Le ministre grec de la Culture, Pavlos Geroulanos, a aussitôt offert sa démission, pour l’instant sans réponse du Premier ministre. Il s’agit du deuxième vol retentissant d’œuvres d’art qui frappe les musées grecs depuis le début de l’année. En janvier, un individu avait déjà dérobé trois toiles à la Pinacothèque d’Athènes, parmi lesquelles un portrait de Picasso et un paysage de Mondrian. Les voleurs avaient alors dupé le gardien qui croyait le système d’alarme défectueux.
Ce second vol remet au centre du débat les coupes budgétaires subies par les musées grecs depuis la crise. Le Musée des Jeux olympiques n’était pas considéré comme vétuste. Il avait été rénové en 2003, un an avant les Jeux d’Athènes. D’importance moindre par rapport au Musée archéologique d’Olympie, localisé sur le même site et qui conserve les objets les plus précieux, il était moins surveillé et constituait donc une cible de choix pour les voleurs. Comme toutes les dépenses publiques, le budget grec de la Culture a été considérablement réduit et les musées du pays connaissent une rigueur draconienne. D’après la secrétaire générale du Syndicat des contractuels du ministère, 1 500 postes manquent actuellement au niveau national. « Tous les musées ont subi des coupes de personnel, qu’il s’agisse de gardiens ou d’archéologues, les employés ne sont plus assez pour couvrir les besoins », explique-t-elle. Le plan gouvernemental d’austérité avait notamment déclenché des grèves conduisant à fermer le site de l’Acropole à plusieurs reprises.
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Important vol dans un musée d’Olympie, le ministre grec de la Culture offre sa démission
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Abonnez-vous dès 1 €Fronton du Musée de l'histoire des Jeux olympiques antiques, à Olympie (Grèce) - © photo Muriel Pécastaing-Boissière pour Cédric Boissière - 2009 - Licence CC BY 3.0