Les deux pays se disputaient la propriété de cette donation en raison de deux testaments différents au début du siècle dernier.
La National Gallery de Londres et la Hugh Lane Gallery de Dublin ont conclu un partenariat de dix ans qui prévoit la rotation de dix tableaux entre les deux musées sur une base de cinq ans, tandis que deux tableaux resteront à Londres et vingt-sept autres seront prêtés à long terme à Dublin.
« Ce nouvel accord de partenariat sous-tend la relation collégiale qui s’est développée entre les deux institutions », déclare Barbara Dawson, directrice de la Hugh Lane Gallery, au journal britannique The Guardian. « Il reconnaît l'histoire et le rôle de la Hugh Lane Gallery dans la provenance de ces peintures et signifie que les habitants des deux pays peuvent continuer à profiter du célèbre legs de Sir Hugh », ajoute-t-elle.
Les dix œuvres en rotation ont été réparties en deux groupes, chacun composé de cinq tableaux. Actuellement à Londres, le groupe A comprend Les Parapluies d’Auguste Renoir, Don Quichotte et Sancho Panza de Honoré Daumier, Jour d’été de Berthe Morisot, Vue de Louveciennes de Camille Pissarro et Eva Gonzales d’Edouard Manet. Le groupe B, actuellement à Dublin, comprend quant à lui Scène de plage d’Edgar Degas, Avignon vue de l’ouest de Jean-Baptiste Camille Corot, Coucher de soleil sur la neige à Lavacourt de Claude Monet, La cheminée d’Edouard Vuillard et La musique aux Tuileries d’Edouard Manet.
Autre illustration de ce nouveau partenariat, les cartels des œuvres indiqueront désormais « Legs de Sir Hugh Lane, 1917, The National Gallery. En partenariat avec la Hugh Lane Gallery, Dublin ».
Composée essentiellement d’œuvres d’impressionnistes françaises, le sort de la collection Hugh Lane était au cœur d’un litige entre le Royaume-Uni et l’Irlande depuis la disparition du marchand d’art dans le naufrage du Lusitania, paquebot torpillé par l’armée allemande au large des côtes irlandaises, en 1915.
Daté de 1913, le testament du collectionneur irlandais stipulait à l’origine que l’intégralité de la collection devait revenir à la National Gallery de Londres. Mais l’année de son décès, Hugh Lane rédigea un codicille, retrouvé dans son bureau à la National Gallery of Ireland où il était directeur, lequel disposait que la collection devait demeurer dans son pays de naissance.
Le codicille fut finalement déclaré invalide par la justice, car rédigé en l’absence de témoin, permettant ainsi à la National Gallery de Londres de revendiquer la propriété des œuvres d’art. Depuis lors, un bras de fer s’était engagé entre la Royaume-Uni et l’Irlande.
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Garde alternée entre Londres et Dublin pour la collection Hugh Lane
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