Disparition - Musée

Disparition de Germain Viatte

Par Marion Krauze · lejournaldesarts.fr

Le 7 mai 2024 - 470 mots

L’éminent conservateur, pionnier du Centre Pompidou et du Quai Branly, est décédé samedi 4 mai à l’âge de 84 ans.

Germain Viatte s’est éteint samedi 4 mai, à l’âge de 84 ans. Le conservateur général du patrimoine avait contribué à la création du Centre Pompidou et du Musée du quai Branly. Personnalité influente du monde muséal français, il avait dirigé les musées de Marseille, le Musée national d’art moderne et le Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie. 

Germain Viatte est né à Québec en 1939. Son père, Auguste Viatte, était professeur des universités et homme de lettres. Il fait ses études à la Sorbonne où il poursuit une licence de lettres, avant d’intégrer l’École du Louvre. Spécialisé en art contemporain, il devient inspecteur des musées de province en 1963 puis inspecteur principal des beaux-arts de 1966 à 1969. L’année suivante, il contribue à la création du Centre national d’art contemporain (CNAC), qui s’installe à l’hôtel Salomon de Rothschild à Paris (et qui intégrera le Centre Pompidou en 1977).

Dès 1973, il participe activement à la genèse du Centre Pompidou. « Le “monstre” Pompidou, je l’aime, malgré les anticorps qu’il suscite, et, pour tout dire, je ne le trouve nullement monstrueux ! Quand on appartient à une organisation, on doit la porter, la défendre », avait-il confié au Journal des Arts en 2004. Il y occupe successivement le poste de directeur de la documentation contemporaine (1973-1974) puis de conservateur du Musée national d’art moderne (1975-1984) sous la direction de Pontus Hultén. Il assure notamment le commissariat de l’exposition phare « Paris-Paris » (1981).

En 1985, Germain Viatte quitte la capitale pour Marseille, chargé par le maire Gaston Deferre de créer la direction des musées de la ville. Il œuvre alors à la création du Musée des arts africains, américains et océaniens de la Vieille Charité. Il participe ensuite au développement des musées de société en tant que chef de l’Inspection générale des musées classés et contrôlés (1989-1991).

Germain Viatte retourne au Centre Pompidou en 1991, cette fois-ci en tant que directeur du Musée national d’art moderne et du Centre de création industrielle (1992-1997). Fidèle à sa réputation de constructeur de musées, il accompagne dès 1997 l’édification du Musée du quai Branly, en qualité de directeur du projet muséologique. Entre 2000 et 2003, il dirige le Musée des arts d’Afrique et d’Océanie (MAAO) du Palais de la Porte dorée, qui abritait les collections avant qu’elles ne rejoignent le nouveau musée. Il a consacré à l’histoire du MAAO un ouvrage de référence, Le palais des colonies, paru en 2002 (éditions RMN).

Plus récemment, il avait été récompensé par le Prix Pierre Daix 2021 pour son essai L’envers de la médaille (éditions de l’Atelier contemporain), dans lequel il examine le poids de l’opinion et des pouvoirs publics dans la vie des artistes Piet Mondrian et Jean Dubuffet.
 

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