In Situ, patrimoine et art contemporain, est une manifestation estivale portée pour la septième année par l’association Passe Muraille, qui établit un dialogue entre l’architecture et l’art contemporain.
Les installations spectaculaires sont éphémères et adaptées à l’esprit des lieux. Elles concernent douze artistes pour autant de sites classés ou inscrits à l’inventaire des monuments historiques dans cinq départements. Au cœur des Pyrénées, dans la cathédrale Notre-Dame de la Sède au sein du palais des Évêques de Saint-Lizier, la plasticienne Julie Legrand a installé un ensemble de colonnes constituées de récipients en verre empilés. Éric Michel, plasticien des lumières dans la lignée d’un Dan Flavin, intervient sur l’habillage lumineux du château de Foix à travers les cinq couleurs de l’enluminure. Pour marquer le 20e anniversaire de la cité de Carcassonne au patrimoine de l’Unesco, Felice Varini, maître de la diffraction et de l’anamorphose, présente Cercles concentriques excentriques, soit quinze cercles de couleur jaune dont le dessin se propage dans l’espace comme une onde fragmentant et recomposant la géométrie des cercles sur les tours et courtines des fortifications.
L’abbaye cistercienne de Fontfroide de Narbonne accueille une sculpture en bronze de Vincent Barré dans sa salle capitulaire tandis que sur l’un des toits de l’abbaye de Lagrasse, La Crue de Stéphane Thidet, réalisée à partir des techniques de charpente navale, forme une image poétique et fugace en cours d’apparition ou en voie d’effacement. Le palais des Archevêques de Narbonne est, quant à lui, « tagué » par un procédé en néon de Nicolas Daubanes formant des mots et des dates de l’histoire ancienne inspirés des graffitis visibles sur les murs de la tour Saint-Martial et ceux du donjon Aycelin. Dans le Musée du patrimoine industriel et minier de Decazeville où sont présentés des machines et des objets miniers, Agnès Fornells a réalisé sur place une vidéo mémorielle mêlant témoignages et vestiges du passé. Le viaduc du Viaur, spectaculaire ouvrage métallique du XIXe siècle, reçoit, de son côté, la présence de trois sculptures en métal pour révéler sa beauté et son mystère.
Devant l’abbaye de Gellone, située dans le magnifique village de Saint-Guilhem-le-Désert, Yazid Oulab a érigé une pierre monumentale aux reflets kaléidoscopiques reproduisant sur sa surface arrière le tranchant d’un silex brut et, au château de Baulx, Pablo Garcia a joué sur la perception visuelle en recouvrant une partie du mur d’enceinte du site par une installation. Celle que Nicolas Guiet a imaginée sous une forme numérique réinvente la matérialité sculpturale de l’hôtel de la Monnaie de Figeac. Dans une veine plus concrète, la partie voûtée de l’hôtel Flottes de Sébasan à Pézenas est habitée par une sculpture en métal orange et en céramique rouge imaginée par Pierre-Alexandre Rémy.
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De l’art « in situ »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°714 du 1 juillet 2018, avec le titre suivant : De l’art «in situ»