MACHU PICCHU / PÉROU
Plusieurs historiens et géologues dénoncent le risque de dégradation de la cité inca qu’entraînerait l’afflux touristique.
Le Machu Picchu serait-il en péril ? Selon certains, c’est déjà le cas - et l’ouverture d’un nouvel aéroport à 60 kilomètres du site archéologique inca n’aidera pas. Alors que des bulldozers défrichent les sols de la ville de Chinchero en prévision des travaux, plusieurs opposants au projet tirent la sonnette d’alarme. Ils craignent un impact désastreux sur la région, et appellent Martin Vizcarra, président du Pérou, à reconsidérer ce chantier dont l’aboutissement est prévu pour 2023.
En 2017, plus d’un million et demi de touristes ont foulé le sol du Machu Picchu, inscrit depuis 1983 au patrimoine mondial de l’humanité. C’est deux fois plus que ce qui est préconisé par l’UNESCO pour préserver les ruines de la cité construite sous le règne de l’empereur Pachacutec au XVe siècle.
Alors que des réformes introduites en juillet 2017 visaient à mieux réguler le flux touristique sur le site (créneaux horaires, visites limitées à quatre heures, guide obligatoire…), des travaux débutent à Chinchero, une ville voisine du Machu Picchu et l’un des incontournables de la Vallée Sacrée, en vue de la construction d’un aéroport.
Un aéroport qui représente une « grave menace pour l’un des plus importants sites patrimoniaux du monde », alerte Natalia Majluf, la directrice du Musée d’art de Lima, dans une pétition circulant sur Internet.
Ses signataires craignent l’impact environnemental de cet équipement. Non seulement les travaux pourraient entraîner une pénurie d’eau à Cuzco, mais l’augmentation du tourisme de masse sur un site déjà surexploité menacerait les espaces archéologiques et naturels des environs.
Pour se rendre au Machu Picchu, la majorité des touristes empruntent un avion local en direction de Cuzco, puis empruntent des mini-vans. Ce circuit limitait jusqu’alors les flux touristiques.
Cependant, l’aéroport de Chinchero, plus proche du Machu Picchu que ne l’est Cuzco, permettra de faire venir des visiteurs en provenance des grandes métropoles du continent. Il s’accompagnera également d’une zone hôtelière qui défigurerait, selon ses opposants, un « paysage complexe qui était autrefois au cœur d’une civilisation séculaire ».
Plusieurs personnalités politiques péruviennes soulignent, de leur côté, les avantages d’un tel projet en terme d’emploi et de dynamisme commercial pour les villes avoisinantes. « L’aéroport sera construit aussi vite que possible […] plusieurs éléments techniques nous y invitent », a affirmé le mois dernier Carlos Oliva, l’actuel ministre péruvien des finances, malgré la contestation.
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Au Pérou, un projet d’aéroport menace le Machu Picchu
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