10 expos à voir pendant Paris Photo

Depuis 40 ans, aucune grande rétrospective n’avait été consacrée à la photographe britannique Julia Margaret Cameron (1815-1879). À partir des collections du Victoria and Albert Museum de Londres, une centaine de photographies retracent la carrière brève mais féconde en expérimentations de cette portraitiste de renom dès son époque. [Voir notre critique page 86]

« Julia Margaret Cameron. Capturer la beauté », jusqu’au 28 janvier 2024, Jeu de paume, 1, place de la Concorde, Paris-1er, www.jeudepaume.org

Quel regard les artistes posent-ils sur leur mère ? Question passionnante abordée à travers un corpus d’œuvres d’une vingtaine d’artistes réalisées des années 1960 à nos jours. De Chantal Akerman à Paul Graham, Anri Sala ou Anna et Bernhard Blume, ces relations fondatrices, inachevées, burlesques ou tumultueuses se racontent sans filtre.

« À partir d’elle. Des artistes et leur mère », du 12 novembre 2023 au 25 février 2024, Le Bal, 6, impasse de la Défense, Paris-18e, www.le-bal.fr

La photographe néerlandaise (née en 1972) a bousculé la photographie de mode avec des images graphiques aux couleurs vives flirtant avec le surréalisme. La rétrospective proposée par la Mep constitue une première en France. Le retour sur 30 ans de création met en lumière sa recherche constante de nouvelles formes, convoquant collage, peinture et vidéo.

« Vivian Sassen. Phosphor », jusqu’au 11 février 2024, Maison européenne de la photographie, 5-7, rue de Fourcy, Paris-4e, www.mep-fr.org

En 1983, Marc Netter, fondateur d’une agence de communication, invite six photographes à porter leur regard sur Carros-le-Neuf, une ville nouvelle dans les Alpes-Maritimes, Emil Schulthess et Jacques Windenberger. 40 ans plus tard, ces travaux sur le quotidien des habitants et leur relation à la modernité ne manquent pas de piquant.

« La maison pour tous. Une photographie sociale dans les années 80. Sabine Weiss, Jean Dieuzaide, Bernard Gille, Guy Le Querrec, Emil Schulthess, Jacques Windenberger », du 8 novembre 2023 au 28 janvier 2024, Mad, 107, rue de Rivoli, Paris-1er, madparis.fr

Knit Club, son travail autour d’une communauté de femmes dans une petite ville conservatrice du Mississippi a montré une approche libre du portrait. Grâce au Prix de la Fondation Henri Cartier-Bresson, la photographe américaine (née en 1971) l’a poursuivi, en ne s’intéressant qu’aux figures masculines de cette communauté. Son approche, à travers le nu et la nature morte, bouscule les genres.

« Carolyn Drake. Men Untitled », jusqu’au 14 janvier 2024, Fondation Henri Cartier-Bresson, 79, rue des Archives, Paris-3e, www.henricartierbresson.org

Lors de son séjour au Japon en 2019-2020, Pierre-Élie de Pibrac (né en 1983) s’est intéressé à la sensibilité des Japonais pour l’éphémère et à l’impermanence dans la culture japonaise. Portraits, paysages et natures mortes relatent ce voyage et les rencontres auxquelles ce voyage a donné lieu dans une esthétique toute japonaise. [Voir notre critique page 92]

« Portrait éphémère du Japon, photographies de Pierre-Élie de Pibrac », jusqu’au 15 janvier 2024, Musée Guimet, 6, place d’Iéna, Paris-6e, www.guimet.fr

Ce retour sur l’œuvre de la grande photographe chilienne (née en 1944) réunit quelques-unes de ses séries les plus emblématiques sur les fractures de son pays. Sont également exposés trois travaux inédits, dont des portraits récents de grands-mères guatémaltèques sorties de leur silence pour dénoncer les violences sexuelles que leur ont infligées, quand elles étaient jeunes, des militaires de leur pays. Sobre et percutant. [Voir notre critique page 87]

« Paz Errázuriz. Histoire inachevée », jusqu’au 20 décembre 2023, Maison de l’Amérique latine, 217, boulevard Saint-Germain, Paris-7e, www.mal217.org

Né en 1960, le photographe britannique est célèbre pour ses images de Bob Marley et des Sex Pistols, moins pour celles, pourtant pleines de vitalité, de la communauté caribéenne de Londres, dans laquelle il a grandi et qu’il a documentée dès l’adolescence.

« Dennis Morris. Colored Black », du 2 novembre 2023 au 31 décembre 2023, galerie du jour agnès b., La Fab., 6-10, place Jean-Michel-Basquiat, Paris-13e, www.la-fab.com

Léon Herschtritt (1936-2020) fait partie de ces photographes humanistes de l’après-guerre trop peu montrés. Guerre d’Algérie, déplacements officiels du président Charles de Gaulle en France ou construction du mur de Berlin : ses reportages réalisés entre 1958 et 1970 convoquent toute une époque marquée par la décolonisation et la guerre froide.

« Léon Herschtritt (1936-2020), photographe des années gaulliennes », du 7 novembre 2023 au 31 mars 2024, Musée de l’armée, 129, rue de Grenelle, Paris-7e, www.musee-armee.fr

Voyageur passionné d’Orient, Pierre de Gigord rassemble à partir des années 1880 la plus riche collection de photo-graphies anciennes sur l’Empire ottoman. La donation au musée des plus belles pièces de ce fonds offre un retour sur l’histoire et la vie de Salonique (aujourd’hui Thessalonique), ville multiconfessionnelle où avaient trouvé refuge depuis des siècles les Séfarades bannis d’Espagne et les Ashkénazes chassés d’Europe.

« Salonique, “Jérusalem des Balkans”, 1870-1929. La donation Pierre de Gigord », jusqu’au 21 avril 2024, Mahj, 71, rue du Temple, Paris-3e, www.mahj.org