L’Œil fait partie du paysage culturel français et international depuis près d’un demi-siècle.
Créée en 1955 par Georges et Rosamond Bernier, la revue s’est distinguée, dès l’origine, par sa façon novatrice et vivante de traiter de l’art, par la qualité de ses collaborateurs réguliers (citons André Chastel, Jean Leymarie, Jean Grenier, James Lord, Henri Zerner, Cyril Connolly, Jean-François Revel…), par la pertinence de ses sujets (Kahnweiler et Giacometti au sommaire du premier numéro), par l’appel fait aux plus grands photographes du temps (Brassaï, Doisneau…), par les témoignages et l’amitié que lui ont accordés des artistes majeurs tels que Picasso, Braque, Léger, Giacometti, Miro, Henry Moore, Jacques Villon…, par sa façon aussi d’ouvrir ses colonnes à l’art contemporain, au design, à l’art décoratif de toutes les époques et à l’architecture : Philip Johnson, Marcel Breuer, Paul Rudolph, Louis Kahn... La liste prend des allures d’exercice en name dropping, elle est pourtant exacte, et bien vivante dans la mémoire des nombreux historiens d’art, conservateurs, amateurs, collectionneurs dans le monde, qui, d’une certaine façon, ont fait leurs classes avec L’Œil, au fil de ses parutions, et qui évoquent aujourd’hui encore avec reconnaissance ces premières années d’excellence. C’est de cet héritage, intimidant, que la revue veut aujourd’hui s’inspirer et, cinquante ans plus tard, le faire revivre en l’adaptant, bien sûr, aux conditions du présent.
Qualité de l’écriture et de la photographie, sobriété, élégance et lisibilité de la maquette, pertinence et originalité des sujets – et tout cela sans renoncer à l’actualité – c’est la formule idéale vers laquelle il faut tendre. Après des vicissitudes, plusieurs ventes successives en quelques années, des choix éditoriaux fluctuants, L’Œil a rejoint, il y a exactement un an en mai 2002, la société Artclair qui publie également le Journal des Arts. En quelques mois le redressement s’annonce, une dynamique positive s’affirme : les ventes en kiosque ont doublé, une nouvelle orientation prend corps. La revue amorce un tournant, sans bouleversements majeurs, sans « nouvelle formule » annoncée, mais grâce à des retouches signifiantes, des hiérarchies nouvelles, des auteurs dont la qualité d’écriture, l’originalité d’analyse et la compétence sont incontestables. Grâce, aussi, à un nouvel ordonnancement du sommaire : le marché de l’art et les livres laissant à l’actualité des expositions les premières pages de la revue, et une double page consacrée à des tribunes et débats venant articuler les deux premières rubriques, « L’Œil en mouvement » et « L’Œil sur les expositions ».
Désormais, dans chaque livraison, L’Œil proposera un dossier, thématique le plus souvent, sur un sujet que de nouvelles avancées, des éclairages neufs, une actualité récente incitent à traiter. Ces dossiers, d’une trentaine de pages, se veulent des dossiers « de référence », documentés, mais pédagogiques et accessibles au lectorat le plus large et aux non-spécialistes.
Le premier de ces dossiers est consacré à l’Art déco (cf. p. 73-95), en suivront d’autres sur des sujets très divers. Au fil des mois la revue continuera d’évoluer, sans se transformer radicalement, mais en gardant toujours en perspective cette ambition de retrouver la qualité originelle de L’Œil.
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Le passé au présent
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°548 du 1 juin 2003, avec le titre suivant : Le passé au présent