Va-t-on laisser s’effondrer le plus bel exemple d’architecture parisienne néoclassique ? Année après année, l’état sanitaire de l’ancienne église Sainte-Geneviève, devenue Panthéon de la nation française, ne cesse de s’aggraver.
Plusieurs députés s’en sont encore récemment émus, soulignant l’importance de la somme à débloquer pour sa restauration : 100 millions d’euros.
Car depuis sa construction, ce grand œuvre de l’architecte Jacques-Germain Soufflot (1713-1780) – chargé par son camarade d’escapade italienne devenu directeur des Bâtiments du roi, le marquis de Marigny, de réformer l’architecture royale – souffre de désordres structurels. En son temps, l’architecte avait d’ailleurs eu à s’en justifier, provoquant des retards dans l’achèvement de ce gigantesque monument, dédié à la gloire de Louis XV, et dont le chantier dura près de vingt-cinq ans.
Attention, chutes de pierres !
En cause : le choix de Soufflot d’opter pour une pierre armée, c’est-à-dire renforcée de métal – comme dans la tradition médiévale – afin d’accentuer la légèreté des élévations intérieures du bâtiment. Or cette pierre aurait été mal mise en œuvre sur le chantier. Soit un mal intrinsèque du bâtiment qui a depuis provoqué de nombreuses chutes de pierres et la fermeture au public de toute la partie centrale de la nef depuis une quinzaine d’années. Depuis, les besoins de travaux se sont aussi portés sur les voûtes et les façades, alourdissant la facture du chantier de restauration.
Transformée après la Révolution en Panthéon des grands hommes, l’ancienne église Sainte-Geneviève demeure pourtant le bâtiment le plus représentatif de cette architecture néoclassique française. Où a été opérée une synthèse entre la tradition grecque – comme en témoignent notamment son plan en croix grecque et sa crypte de l’église inspirée d’un temple de Paestum – et la tradition française de l’architecture dans ses références à l’art gothique ou à l’œuvre du grand Mansart.
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Au Panthéon, la patrie peu reconnaissante...
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°631 du 1 janvier 2011, avec le titre suivant : Au Panthéon, la patrie peu reconnaissante...