Artiste, commissaire, galeriste, trente-sept ans et une rétrospective, Mathieu Mercier assume sans frémir l’exercice et sème à l’Arc une petite cinquantaine d’œuvres illustrant ses quinze années de parcours. Scénographie minimale, l’exposition joue parfaitement la carte du sous-régime pour s’en remettre d’abord aux œuvres. Résultat”‰: un parcours ascétique, incisif et pétillant, à cheminer aller-retour.
La rétrospective sonne d’abord comme une invite limpide à la relecture d’une œuvre qui fut d’emblée rangée au rayon bricolage et tristes destinées des utopies modernes. Le premier tiers de l’exposition y revient, qui déroule all over chevilles multicolores fichées dans le mur, palette en mélaminé, casque en plastique chromé, étagères industrielles rejouant un Mondrian ou multiprise archaïque pétrie en une motte plâtreuse. Juste le temps de se remémorer l’opération favorite de Mercier qui goûte volontiers la combinaison d’éléments ou de gestes apparemment dissonants.
Polarité encore dans la longue courbe du bâtiment qui se négocie avec l’improbable soudure d’une boule de pétanque et d’une barre à mine suivie d’une série de colonnes d’acier échouées au sol façon ruine synthétique. Les directions se multiplient. À la croisée de l’objet domestique et de l’abstraction. C’est encore ce que nous dit l’Homonculus, bonhomme en bronze, à lèvres, paumes et oreilles emphatiques, feignant la rupture dans le parcours. Représentation du (sur)homme à partir de la réception sensible qu’en a le cerveau, la sculpture court-circuite l’interprétation binaire du travail de Mercier, pour le hisser au rayon des projections et des objets réflexifs.
« Mathieu Mercier, sans titre, 1996-2007 », ARC/MAMVP, 11, avenue du Président-Wilson, Paris XVIe, tél. 01 53 67 40 00, jusqu’au 6 janvier 2008.
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Mathieu Mercier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°597 du 1 décembre 2007, avec le titre suivant : Mathieu Mercier