Julie Corteville dirige depuis deux ans et demi le Musée français de la photographie. Avec « Aux frontières de l’intime : les photographes et leurs enfants », elle donne à voir une institution totalement repensée dans ses espaces désormais dévolus aux expositions temporaires et non plus à sa collection vertigineuse de matériels photographiques.
C’est l’autre volet de ses collections, peu montré, qu’elle valorise : celles de photographies données, déposées ou acquises depuis la création du musée en 1964, soit 900 000 images réparties en fonds professionnels et en fonds amateurs. Le thème choisi pour cette exposition manifeste permet d’en apprécier la diversité et les inédits. Tel le fonds Paul Vitez, photographe de studio dont on découvre ici les portraits de son fils unique, Antoine Vitez, de sa naissance à ses 20 ans, ou les clichés réalisés à des fins personnelles ou publicitaires, à l’instar d’Emmanuel Sougez, ici révélé sous l’angle de ses images familiales. En s’interrogeant sur la manière dont les photographes ont représenté leur propre progéniture depuis l’invention du médium, Julie Corteville revient, en douze exemples particulièrement bien choisis et scénographiés, sur l’évolution de la représentation et de la place de l’enfant. L’enfant sage du XIXe siècle et de la première moitié du XXe appartient au passé. Sous le regard tendre et poétique de Bernard Plossu, de Bertien van Manen ou d’Alain Laboile, on sourit, on s’émeut devant les espiègleries et faits et gestes de leurs enfants. Traces d’instantanés de bonheur, d’instants partagés, qui dans les mises en scène intrigantes de Nelli Palomäki, Ellen Kooi ou Julie Blackmon reflètent à l’opposé leur grande solitude.
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Les photographes et leur progéniture
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Abonnez-vous dès 1 €Musée français de la photographie, 78, rue de Paris, Bièvres (91), www.museedelaphoto.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : Les photographes et leur progéniture