Les guerres de Jouannais

Pénétrant dans la première salle de son exposition niçoise, on est confronté à un abécédaire géant et l’on est invité à se saisir de textes et citations envahissant les quatre murs du sol au plafond. Savoir historique et fiction s’entrechoquent avec le plus grand sérieux. « L’Encyclopédie des guerres est un roman qui s’invente à force de citations et de collages, de rapiéçages, mais qui ne deviendra jamais un livre et que je ne signerai jamais. Certaines légendes sont nées au fil de ce récit improvisé. » À la source de ce projet « prolifératif », un grand-père que l’auteur n’a pas connu, Jean Jouannais, mort à 32 ans. Sergent, il s’est accidentellement noyé en 1945 pendant une période de réserve à la caserne Richemont de Montluçon. Jean-Yves Jouannais virtualise une épopée où cet aïeul lui raconterait ses faits d’armes et partagerait sa passion pour les matériels de guerre. Dans la deuxième salle se superposent des images de blindés et d’avions de combat des temps modernes, classiques au premier regard. Si ce n’est que « les canons automoteurs appartiennent de plein droit à la famille des éléphants, contrairement aux chars qui se rattachent à celle des rhinocéros… » ! Une troisième pièce accueille la vidéo des cinquante premières conférences de L’Encyclopédie des guerres proférées par l’auteur au Centre Pompidou depuis 2008. Le son de la voix du conférencier, diffusé dans toute l’exposition, accompagne constamment le public.