PHOTOGRAPHIE. Les trois cent soixante neuf photographies sélectionnées dans cet ouvrage parmi la prestigieuse collection de l’Américain William M. Hunt partagent un point commun : « Ce sont des photographies de gens dont on ne voit pas les yeux. »
De l’Homme sans tête de Witkin à Henri de Blumenfeld – la couverture –, vous ne verrez aucun œil dans ce livre. Tous y sont crevés ou dissimulés derrière des lunettes, fermés ou aveugles, masqués ou bandés. Et pourtant, aucun cliché ne se ressemble. Pour cause : dans cette collection, la photographie conceptuelle (Tosani) voisine avec les images documentaires de reporters (Weegee) ou d’anonymes, les images médicales côtoient les photomatons surréalistes, l’art (Dieter Appelt), la guerre (Griffiths) et la mode (Avedon), l’humanisme (Doisneau), l’absurde (Gavin Turk).
Mais à y regarder de plus près, un autre fil rouge relie toutes ces images entre elles : le goût d’un homme pour l’étrange, la bizarrerie, l’inquiétant voire l’insoutenable. « Être collectionneur, c’est comme courir en tous sens sous l’orage en espérant être frappé par la foudre », écrit Hunt en épilogue du livre face à la photographie de L’Œil droit de Jean Dubuffet par Bill Brandt. Ouvert celui-ci, comme l’œil du collectionneur.
Actes Sud, 320 p., 39 €.
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William M. Hunt, « L’Œil invisible »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : William M. Hunt, « L’Œil invisible »