Une lutte moderne

Parallèlement à la rétrospective programmée par ce dernier, le petit musée de la place Furstenberg, à Paris, consacre donc une exposition aux peintures, récemment restaurées, réalisées pour la chapelle des Saints-Anges de l’église Saint-Sulpice : « Une lutte moderne, de Delacroix à nos jours » [jusqu’au 23 juillet 2018]. Si le sujet est parfaitement traité dans l’exposition – qui parvient à faire oublier que les peintures de Saint-Sulpice ne se trouvent pas en son sein –, il s’épanouit véritablement dans le passionnant catalogue accompagnateur. Aux chapitres dédiés à la chapelle des Saints-Anges et à la restauration des œuvres, véritables déclarations d’amour des restauratrices à l’endroit de Delacroix, illustrées par de puissants détails qui nous font toucher des yeux les empâtements du maître, succèdent de courts essais sur les sources iconographiques qui ont inspiré l’artiste et sur les artistes qui, à leur tour, furent touchés par ces grands décors (Rubens, le Lorrain, Gauguin, Chagall, etc.). Intitulé « Liturgie de l’absence », l’essai consacré à la peinture religieuse chez Delacroix signé Stéphane Guégan vaut à lui seul la lecture du catalogue.