En 1993, Xavier Lambours est pensionnaire à la Villa Kujoyama de Kyoto pour photographier le "pouvoir" au Japon. Son travail est ensuite couronné par le prix Niepce ; le livre reprend ces images dans leur intégralité. Mais l’ouvrage souffre d’une ambiguïté, car aucun texte n’indique cette démarche, et portraiturer des pdg nippons, figés devant l’objectif, n’entraîne pas forcément une réflexion sur ledit pouvoir. Des natures mortes, des paysages ne s’inscrivent pas non plus dans une telle démarche. Le livre reflète donc plus le séjour d’un "gaijin", un étranger, dans l’archipel.
On y retrouve le style Lambours, caractérisé par des images chocs aux noirs puissants, aux gris très lourds. Le photographe de presse, virtuose de "l’open-flash", joue plus de l’efficacité que de la sensibilité pour harponner ses sujets. Est-ce la meilleure méthode pour appréhender un monde aux codes si subtils ? Dans cet esprit, Japon, Gaijin Story rappelle les Figures du Limousin (1987), mais s’éloigne de Ciné-Monde (1983), tous deux du même Lambours. Reste un livre bien imprimé, et diffusé à 10 000 exemplaires – cas rarissime dans l’édition photographique – grâce à une coédition japonaise.
Xavier Lambours, Japon, Gaijin Story, 156 p., Éditions Marval, 390 F.
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Un Japon choc
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°22 du 1 février 1996, avec le titre suivant : Un Japon choc