Pietro C. Marani : Léonard de Vinci

Dans cet ouvrage Pietro Marani n’a pas cherché à retracer l’histoire de Léonard de Vinci mais à suivre l’évolution de sa création artistique, analysant chaque œuvre, de l’apprentissage à la maturité, avant l’isolement de la vieillesse. C’est pourquoi nous livrer dès les premières lignes le récit de ses préférences sexuelles ne semble pas du meilleur goût, même s’il s’agit pour lui de dater la présence de l’artiste dans l’atelier de Verrocchio. Cette réserve émise, il s’agit d’un bon catalogue des œuvres de Léonard, avec une analyse approfondie de ses techniques picturales, illustrée d’études préparatoires, de détails fortement agrandis – on y apprend que celui-ci se servait de ses doigts pour ombrer le visage de ses portraits, arrivant à rendre la chair « plus vivante que la vie » selon Vasari.
Les compositions nous dévoilent tous leurs secrets grâce à la radiographie ou la réflectographie aux infrarouges. Ainsi la Vierge aux rochers de Londres porte-t-elle deux traces de part et d’autre du cou correspondant à deux clous qui soutenaient le collier d’or légué par Innocenzo Della Croce en 1483 ! Les années de maturité brillent par l’audace graphique de Léonard qui se contente rarement des schémas iconographiques traditionnels. Lui qui entretient longtemps un dialogue avec l’art antique, se tourne quelques années plus tard vers l’observation de la nature, recommandant à ses élèves de se tenir « aux aguets, dans la rue, sur les places et à la campagne » afin de saisir sur le vif un geste, une attitude, une silhouette.