Rarement un ouvrage n’aura poussé aussi loin le dialogue entre un critique (Jean-François Chevrier) et un photographe (Patrick Faigenbaum). De courts textes alternent avec des séquences d’images plus ou moins longues. L’ensemble se divise en cinq grands chapitres. Dès les premières pages, le lecteur perçoit qu’il ne se trouve pas dans une stricte étude chronologique de l’œuvre d’un photographe.
Au contraire, le travail d’écriture effectué par Jean-François Chevrier n’a d’autre but que de nous entraîner, par décalages successifs, au cœur des interrogations qui ne cessent de hanter cet artiste. L’analyse minutieuse d’images ainsi que l’évocation d’événements intimes survenus à Patrick Faigenbaum, alternent avec des considérations plus générales sur le statut de l’image photographique en cette fin de millénaire. De ce dialogue fructueux surgit l’image d’un photographe poursuivant une recherche sur les conditions du portrait et cela depuis ses premiers travaux en noir et blanc (1974) jusqu’aux séries les plus récentes. Après ses fameuses images de la noblesse italienne, où il confronte sa propre histoire à la tradition du tableau vivant, Patrick Faigenbaum s’est engagé dans un vaste projet d’inscription des figures humaines dans l’épaisseur du quotidien. De cette époque datent ses premiers paysages, espaces vierges pourtant hantés par la présence d’un portrait qui se dérobe. Mais, au-delà de la simple analyse de l’œuvre d’un artiste, cet ouvrage prend toute son importance dans la façon dont s’organise son montage. En effet, textes et photographies, dans leur dialogue réciproque, conduisent lentement le lecteur vers une prise de conscience radicale de ce que peuvent être les ambiguïtés et les vertus de l’image contemporaine. Une telle leçon est suffisamment rare pour être signalée.
Jean-François Chevrier, Patrick Faigenbaum, éd. Hazan, 111 p., 120 F, ISBN 2-85025-729-X.
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Patrick Faigenbaum
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Patrick Faigenbaum