Et de deux ! Après la monographie consacrée à Nicolas de Staël en 2015, Citadelles & Mazenod saisit l’occasion du centenaire de la disparition de Modigliani (1884-1920) pour sortir un nouveau livre hors norme sur l’artiste : mêmes dimensions exceptionnelles (29 x 42 cm), même mise en page élégante, même reliure rouge sous coffret.
Le texte a été confié à l’universitaire Thierry Dufrêne qui retrace le parcours de « Modi » : ses influences, ses relations, son alcoolisme, son acharnement à trouver sa voie. Le portraitiste de toute la Nouvelle Athènes trouve son style en 1916, après avoir assimilé les « trucs » de Picasso – le cubisme –, la simplification à l’œuvre dans l’art africain, mais aussi l’art de l’Égypte antique et la statuaire khmère – peut-être découverte au Louvre. Modigliani avait éduqué son œil à l’histoire de l’art, rappelle Dufrêne, qui voit dans son hiératisme un héritage de son compatriote Vittore Carpaccio (1465-1525) autant qu’une voie vers l’esthétique de Balthus et Giacometti. Et si avant d’être un artiste « maudit », Modi, peintre et sculpteur, fut avant tout un moderne de tout premier plan ?
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°739 du 1 décembre 2020, avec le titre suivant : Modigliani