MONOGRAPHIE Un couple de paysans se recueillant après une journée de dur labeur, nimbé par une lumière crépusculaire : L’Angélus, chef-d’œuvre de Millet conservé au Musée d’Orsay, présente pour le public français une image de la paysannerie du XIXe siècle.
Qui plus est une image peinte par un des leurs. Car les termes de « peintre paysan » ou de « naturaliste » collent à Jean-François Millet depuis ses débuts, entretenus par sa biographie publiée en 1881, six ans après sa mort. Certes, il est fils de paysans. Certes, il s’installe à Barbizon, loin de l’effervescence parisienne. Mais c’est occulter ses lectures des textes anciens et contemporains, de Virgile à Hugo, ses recherches constantes sur le coloris, ses références aux grands courants de l’histoire de l’art – de la Renaissance italienne particulièrement dans le traitement de l’espace. Reconnu et collectionné avec passion aux États-Unis et au Japon, l’artiste est paradoxalement très mal connu en France, bien que le musée d’Orsay et certains musées de province possèdent un fonds important de ses œuvres. Chantal Georgel, conservateur en chef du patrimoine et spécialiste du XIXe siècle, réhabilite dans cet ouvrage les qualités de peintre de Millet, et vient ainsi combler un vide dans la littérature consacrée à l’artiste. Dépassant le mythe tenace du paysan qui peint des paysans, l’auteure redéfinit des axes de compréhension de l’œuvre de Millet, notamment dans sa recherche de vérité du sujet, son sens de l’observation, son dessin précis. Au fil des pages, émerge ainsi un nouvel artiste, donnant à revoir son Angélus sous un aspect plus complexe qu’il n’y paraît de prime abord.
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Millet, peintre avant tout
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Abonnez-vous dès 1 €Chantal Georgel, Millet, éditions Citadelles & Mazenod, collection « Les Phares », 400 p., 189 €.
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°678 du 1 avril 2015, avec le titre suivant : Millet, peintre avant tout