PEINTURE. Soyons clairs : Maurice Matieu est un peintre engagé, totalement, avec persévérance et conviction, et depuis longtemps.
Ne disait-il pas en 1973 : « Avant d’acheter de la peinture, la bourgeoisie achète le bonhomme. » Né à Paris en 1934, mathématicien de formation, Matieu commence à peindre en 1957, expose chez Maeght en 1965 et, réfractaire aux conditions du marché, quitte la galerie. Artiste très actif, il peint tous les jours, des heures durant, jusqu’à l’épuisement physique. Vigilant, jamais il n’a cessé de réagir face à l’insupportable, face à la barbarie si constamment humaine.
Cette barbarie récurrente est l’objet de son dernier livre : la nuit du 23 juillet 1993, sept enfants des rues sont abattus près de l’église de la Candelária, à Rio. Puis il y eut Gaza, et d’autres déshonneurs… Cet ouvrage de Matieu n’illustre rien, il est juste et pleinement un objet en lui-même, un objet de peintre, une pierre lourde de sang et d’humiliations, dense de sa peinture. Il est aussi un intense débrutissement face à l’inacceptable. La seconde partie du livre est construite autour d’un texte de 1947 d’Antonin Artaud, Chiote à l’esprit. Décapant !
Maurice Matieu, La Candelária, Gaza et autres banalités, Actes Sud, 101 p., 35 €.
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Maurice Matieu, « La Candelária, Gaza et autres banalités »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°643 du 1 février 2012, avec le titre suivant : Maurice Matieu, « La Candelária, Gaza et autres banalités »