La princesse Palatine y voyait l’œuvre des fées, qui se seraient donné la main pour créer à Marly un décor enchanteur et toujours changeant, digne des opéras qu’on donnait à Versailles.
Dans ce séjour des dieux, Louis XIV, qu’on n’appelait plus que Louis le Grand, ne conviait que ses amis, et ces courtisans privilégiés avaient le droit de garder le chapeau sur la tête. Le château lui-même, d’un plan centré inhabituel, prenait des allures d’Italie, avec des façades de couleur vive, des marbres polychromes rouge et vert, des lapis-lazulis, des ors plaqués. Mais les jardins surtout atteignaient à Marly le sommet de leur art : une rivière s’écoulait au long d’un escalier de marbre de deux cents mètres, des bassins de faïence contenaient des poissons chatoyants. Les statues de nymphes qui animaient les bosquets, les groupes « fleuves » sont à présent au Louvre, les chevaux de Marly se cabrent au bas des Champs-Élysées. De Marly, où passa le souffle de la Révolution, il ne reste rien, rien qu’un parc solitaire, où la nostalgie dépose sa patine sur les collines et les terrasses.
Un musée promenade fait revivre ces temps de soleil. Et il y a désormais ce livre, travail magistral, attendu, qui vient à la rencontre de nos imaginations que hante cette folie royale, indissociable de Versailles.
Vincent Maroteaux, Marly, l’autre palais du Soleil, éd. Vögele, Genève, 2002, 250 p., 48 euros.
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Marly, l’autre palais du Soleil
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°545 du 1 mars 2003, avec le titre suivant : Marly, l’autre palais du Soleil