Deux excellents spécialistes démontrent avec éclat que le carcan de la collection des Manuels de l’École du Louvre permet d’écrire des livres intelligents.
La formule en effet (une double page pour commenter une œuvre) est périlleuse. Reflet d’un enseignement où tout est centré sur l’objet, ces manuels, s’ils rendent service à des étudiants gavés de diapositives, peuvent légitimement décourager les lecteurs. B. Holtzmann, qui enseigne l’archéologie grecque à Nanterre, et A. Pasquier, qui dirige le département des Antiquités grecques du Louvre, ont su éviter le catalogue de fiches, l’énumération myope de commentaires sans âme. D’abord, parce que l’un et l’autre ont du style : Holtzmann avait ébloui les germanistes par l’élégance de sa traduction d’Archipelagos, le difficile poème « grec » de Hölderlin (éditions A Die, 1997). Ensuite parce qu’ils ont le souci d’intégrer à leur propos les aspects sociologiques, politiques, religieux et intellectuels. Leur synthèse sur l’art grec se passe de la Vénus de Milo et de l’Éphèbe de Critios mais permet de découvrir des œuvres mal connues comme la Sphinge Wix ou des sites jamais photographiés comme la forteresse de l’île d’Icaria. Les chapitres consacrés à l’influence grecque dans le monde antique et au goût pour l’hellénisme dans les arts jusqu’à nos jours ont le mérite d’ouvrir l’horizon de cet indispensable ouvrage.
Bernard Holtzmann et Alain Pasquier, Manuels de l’École du Louvre, L’Art grec, éd. RMN-La Documentation française, 290 F, ISBN 2-11-003866-7.
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Manuels de l’École du Louvre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Manuels de l’École du Louvre