Les éditions Citadelles et Mazenod dressent un panorama des arts flamands et hollandais de la fin du Moyen Âge au début de la Renaissance.
Jan van Eyck, Hugo van der Goes, Rogier van der Weyden, Jerôme Bosch, Robert Campin ou Hans Memling... Éminents représentants du mouvement esthétique qui bouleversa les Pays-Bas à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance, ces artistes, entre autres, font l’objet d’un nouvel ouvrage aux éditions Citadelles et Mazenod. Dirigé par Christian Heck, professeur à l’université de Lille-III et enseignant à l’École du Louvre, cet imposant volume dresse un panorama de l’art flamand et hollandais de 1380 à 1520, de l’établissement des ducs Valois de Bourgogne (Philippe le Hardi, Jean sans Peur, Philippe le Bon puis Charles le Téméraire) à l’avènement de Charles Quint. Outre la peinture des primitifs, il explore tous les domaines de la création : l’architecture, le décor monumental, l’enluminure, les arts décoratifs, la sculpture… Chaque médium fait l’objet d’un chapitre, lui-même divisé en sections mettant en exergue un artiste (Robert Campin, Van der Weyden, Dirk Bouts) ou un thème (« La métamorphose des villes », « Les panneaux de dévotion », « La librairie ducale », « Élaboration du style gothique tardif »). Le champ d’analyse couvre aussi bien les Flandres que la Hollande, qui sont souvent traitées séparément. « Parce que l’histoire des anciens Pays-Bas, dès la seconde moitié du XVIe siècle, est faite de ruptures progressives entre les deux grandes moitiés de cet ensemble, on s’est trop habitué à séparer l’étude respective de ses parties méridionale et septentrionale, précise Christian Heck. Une des ambitions de cet ouvrage est précisément de tirer parti des acquis de la recherche pour présenter, dans son unité comme dans sa diversité, la création artistique de l’ensemble de ces territoires à la fin du Moyen Âge. » Point fort des éditions Citadelles et Mazenod, les textes sont abondamment illustrés. De grandes reproductions permettent d’apprécier au mieux la finesse des traits du Portrait d’un homme réalisé par Robert Campin entre 1420 et 1440, la délicatesse des Miniatures des Heures de Yolande de Lalaing (vers 1475) ou encore les innombrables détails du célèbre Jardin des délices de Jérôme Bosch (1480-1490). Moins bien lotie, la partie dévolue à l’architecture compte quelques images sans grand intérêt (ainsi des vues de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles ou du chœur de l’église Sainte-Waudru à Mons). En annexe, le lecteur dispose d’une carte des principaux sites concernés, avec des notices illustrées concernant des monuments phares (le château d’Antoing, le palais Gruuthuse de Bruges, la cathédrale de Gand, pour la Belgique, l’hôtel de ville de Gouda et la cathédrale Saint-Martin à Utrecht, aux Pays-Bas). Avec le volume qui couvre la période 1520-1914, dirigé par Thomas DaCosta Kaufmann (lire le JdA n° 160, 6 décembre 2002), cet ouvrage permet d’aborder cinq siècles essentiels de l’histoire de l’art occidental.
L’art flamand et hollandais – Le siècle des Primitifs (1380-1520), Christian Heck (sous la direction), éditions Citadelles et Mazenod, 2003, Paris, coll. « L’art et les grandes civilisations », 613 p., 193 euros. ISBN 2-85088-082-5.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Les primitifs à l’honneur
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°187 du 20 février 2004, avec le titre suivant : Les primitifs à l’honneur