La multiplicité des niveaux de lecture et des entrées font du cédérom un excellent outil pour présenter les collections variées d’un grand musée. Si, dans le cas du Louvre, la capacité maximale du cédérom classique semble atteinte, le cédérom de Beaubourg ouvre de belles perspectives pour l’art contemporain, encore relativement négligé par
les éditeurs.
Grâce à la version 1998 de Louvre, collections & palais, les visiteurs virtuels du musée pourront enfin découvrir les antiquités orientales, égyptiennes, grecques, étrusques et romaines, et retrouver les principaux objets d’art et sculptures du musée. Le doublement du nombre d’œuvres présentées comble des lacunes importantes. Le Scribe accroupi, la Victoire de Samothrace, une tapisserie des Chasses de Maximilien ou encore le Milon de Crotone de Puget s’ajoutent aux chefs-d’œuvre de la peinture européenne et à l’historique du palais. En outre, ce corpus pourra être régulièrement complété par téléchargement via Internet. De nouvelles fonctions ont été créées : album personnel, envoi par e-mail de “cartes postales”, mémorisation du parcours effectué, propositions de visites guidées, vision des salles d’exposition… Surtout, les niveaux de lecture se multiplient. Les œuvres sont rapprochées entre elles par genres, courants stylistiques et thèmes. Les commentaires généraux sont accompagnés d’explications de détails, de biographies, ainsi que d’animations vidéo ou graphiques et de textes plus techniques. Très bien conçu, le cédérom du Louvre mérite néanmoins un reproche. Les commentaires sont souvent sommaires. Pas assez explicatifs pour le néophyte et un peu légers pour l’amateur. Il n’est pas question de perspective atmosphérique dans la Joconde, ni de construction spatiale dans le Calvaire du retable San Zeno de Mantegna. C’est évidemment fâcheux pour un outil de référence comme celui-ci. Sans doute la place manquait-elle pour plus d’informations. Le cédérom atteint ici les limites de ses capacités.
Dans le sillage des musées du Louvre et d’Orsay, le Musée national d’art moderne-Centre Georges Pompidou édite sa collection et peut prétendre à une large audience grâce à la qualité de l’ouvrage.
Beaubourg pédagogique
Le support se révèle particulièrement bien adapté au thème. En effet, la mixité des pratiques et l’effacement des différences nationales qui caractérisent l’art du XXe siècle sont plus faciles à appréhender grâce aux multiples entrées proposées. Un parcours chronologique par décennies est complété par une approche thématique ; les rubriques, nombreuses, explorent des sujets aussi fondamentaux pour la création contemporaine que le corps, l’espace ou l’objet. Cette lecture transversale de la création actuelle propose des filiations plus riches de sens que le traditionnel catalogage par mouvements ou par artistes. Néanmoins, chaque peintre, sculpteur, photographe ou cinéaste a droit à sa biographie et à la reproduction d’une œuvre dûment commentée. À chaque fois, des ouvertures vers d’autres artistes, d’autres supports sont offertes à l’utilisateur. La méconnaissance par le grand public d’une grande partie de l’art moderne et contemporain rend appréciable l’édition de ce cédérom pédagogique mais jamais simplificateur.
La collection du Musée national d’art moderne-Centre Georges Pompidou, Mac/PC, Infogrammes/Emme Interactive, 349 F.
Le Louvre, collections & palais, édition 1998, Montparnasse Multimédia/RMN, 349 F. Jusqu’au 31 décembre, possibilité d’échanger l’ancienne version contre la nouvelle pour 130 F.
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Les musées à domicile
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°50 du 19 décembre 1997, avec le titre suivant : Les musées à domicile