Essai. L’essai court et dense d’Estelle Zhong Mengual est à la fois stimulant et irritant.
Stimulant car, dans la lignée de son ouvrage Apprendre à voir. Le point de vue du vivant (2021), elle analyse l’œuvre de Georgia O’Keeffe d’une perspective non anthropocentrique. Selon l’autrice, en peignant des fleurs de taille monumentale suivant un cadrage serré et rapproché, O’Keeffe en propose non pas le point de vue humain, mais la vision qu’en ont les pollinisateurs, en l’occurrence les abeilles. Irritant, car elle juge tout rapprochement souvent évoqué de ce thème de l’artiste avec des organes génitaux – y compris par les critiques femmes, comme Linda Nochlin – comme une vision réductrice et phallocratique. Certes, O’Keeffe elle-même a systématiquement rejeté cette interprétation. Cependant, si l’artiste est le père – et la mère – de son œuvre, une fois sortie de l’atelier, celle-ci s’expose aux regards et aux diverses interprétations des spectateurs.
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Les fleurs du mâle de Georgia O’Keeffe
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°602 du 6 janvier 2023, avec le titre suivant : Les fleurs du mâle de Georgia O’Keeffe