On imagine le vertige de Marie-Laure Bernadac, lorsque la conservatrice de musée, qui « n’avai[t] jamais écrit de biographie » mais connaissait bien l’œuvre de l’artiste, s’est engagée dans la rédaction de ce livre.
Comment écrire la vie d’une artiste qui a fait de son œuvre le miroir déformé de son être ? Comment dissocier l’œuvre de la réalité, et inversement ? Pour cela, l’auteure s’est plongée dans les archives de Louise Bourgeois (1911-2010) conservées à New York. Elle a tourné une à une les pages de sa correspondance et du journal intime que l’artiste tint de l’âge de ses 11 ans jusqu’à la veille de son décès. Dans un livre étourdissant de vie et de savoir, Marie-Laure Bernadac ouvre au lecteur les portes des maisons de Choisy et d’Antony, comme celle de la psychologie de la femme-araignée : l’amour pour un père, Louis, flamboyant mais volage avec la nurse Sadie ; la culpabilité par rapport à un frère, Pierre, mort interné en psychiatrie ; l’amour impossible avec Alfred Barr (le directeur du MoMA) ; la difficulté de Louise à être tout à la fois fille, femme, mère et artiste… Doté d’un appareil critique qui en fait la biographie de référence, ce Louise Bourgeois qui entre aujourd’hui dans la collection « Grandes biographies » de Flammarion est proprement vertigineux.
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Les clés de Louise Bourgeois
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°725 du 1 juillet 2019, avec le titre suivant : Les clés de Louise Bourgeois
