DOCUMENTS. C’est l’histoire d’un palais italien qui brûle et d’un flux de vie venu reconquérir cet espace meurtri. En 2008, la famille Torlonia commanda à Fabienne Verdier deux polyptyques pour une des salles de leur demeure ravagée par les flammes en 1991.
Le photographe Philippe Chancel a suivi son travail durant neuf mois. Après l’atelier de Pierre Soulages et celui d’Anselm Kiefer en images, il dévoile celui de Fabienne Verdier dans un film.
Flux est une plongée intime dans la création, une rencontre silencieuse avec l’artiste, un dialogue qui s’instaure avec le photographe par les gestes, sur les notes d’un violon. De l’éclosion de l’idée à la réalisation patiente de l’œuvre, l’œil de Philippe Chancel rend compte de la recherche du bleu qui couvre le fond du polyptyque, puis du rouge, et enfin de l’apparition de ce flux de vie. Les couleurs complémentaires s’inspirent des chefs-d’œuvre italiens, de Giotto à la Sixtine. Quant à la technique de peinture verticale, elle se nourrit des dix années passées par l’artiste en Chine auprès de grands lettrés.
En plans fixes, Flux est une expérience hypnotique. Elle est accompagnée d’un livre de photographies tirées du film, enrichi de textes, points de vue singuliers d’une conservatrice et d’un professeur de géographie physique. Le « carnet d’artiste » de Fabienne Verdier, glissé à la fin de l’ouvrage, retrace la genèse de sa réflexion et achève cette impression d’intimité avec sa création.
Philippe Chancel, Flux, film de 68 min et C. Weiller, C. Thierolf, É. Fouache, F. Verdier, P. Chancel, Palazzo Torlonia, Éditions Xavier Barral, 95 p., 35 €.
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L'énergie de Verdier
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°644 du 1 mars 2012, avec le titre suivant : L'énergie de Verdier