Deux femmes se partagent les pensées d’un homme. L’une, Silvia, son épouse, le retient au palais de Borgo San Sepolcro par le récit merveilleux qu’elle lui conte : celui de la vie de l’autre femme, reine des temps antiques, Bilqîs. L’image de cette légendaire souveraine de Saba, qui traversa les déserts pour aller à la rencontre de l’amour de Salomon et du dieu unique va peu à peu envahir sa vie et son œuvre. Car l’homme, c’est Piero della Francesca, qui peint avec une austère noblesse les visages des madones sur les murs des églises des Marches, un homme amoureux fou des femmes et de leurs couleurs et qui leur dédie chaque jour son travail. Il lui faudra encore un long cheminement, frappé par le noir de la mort, pour faire de ses fresques une résurrection et donner à Bilqîs, sur les murs de l’église des Franciscains d’Arezzo, le visage de Silvia.
Aliette Armel, Le Voyage de Bilqîs, éd. Autrement, Paris, 2002.
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Le Voyage de Bilqîs
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°538 du 1 juillet 2002, avec le titre suivant : Le Voyage de Bilqîs