L’ouvrage d’Emmanuel de Roux risque d’être un beau pavé dans la mare. Le patrimoine industriel français est en péril.
À l’aide de superbes photographies, ce livre entame un tour de France qui est l’occasion d’une prise de conscience. Il fera date.Le travail d’inventaire entrepris par le ministère de la Culture, écrit l’auteur, « avance avec une hâte digne des chariots mérovingiens ». La protection, encore incomplète, se fait à un rythme timide, alors que l’Allemagne donne l’exemple. Les hauts-fourneaux abandonnés par une sidérurgie en crise doivent-ils tous être conservés comme s’il s’agissait d’églises romanes ? Certes non : il faut choisir, définir des critères et surtout attribuer de nouvelles fonctions à des édifices fragiles qui doivent continuer à vivre. La manufacture des Œillets à Ivry accueille des expositions, la lainière de la Motte-Bossut à Roubaix les archives du monde du travail, les filatures Blin et Blin à Elbeuf sont devenues des logements. Le classement au nombre des monuments historiques ne suffit pas. La Halle Frayssinet de Reims, par exemple, restera en danger tant qu’aucune vraie reconversion de ses espaces n’aura été entreprise. Il faut expliquer au public, sans créer « des conservatoires de machines périmées », comment l’âge d’or industriel de la France a permis la construction d’architectures audacieuses, qui trouvent place dans une histoire qui est en train de s’effacer sous nos yeux.
Emmanuel de Roux, Le patrimoine industriel, éd. Scala, 272 p., 273 F, ISBN 2-86656-244-5.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le patrimoine industriel
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Le patrimoine industriel