Avec le développement de pratiques sportives, surtout au XXe siècle, la France se couvre de stades, de piscines, de patinoires à l’architecture souvent remarquable.
Comme beaucoup de constructions, les équipements sportifs relèvent principalement de la puissance publique. On le mesure une nouvelle fois à la lecture d’un ouvrage sur le bâti associé au sport en France, de l’Antiquité à nos jours. En réalité, c’est surtout le bâti de l’Antiquité et du XXe siècle qui est abordé. Car entre 393, date à laquelle l’empereur chrétien Théodose abolit toutes les fêtes païennes dont les Jeux olympiques jusqu’au développement progressif de l’hygiène et de la gymnastique à partir de la fin du XIXe, il ne se passe pas grand-chose dans ce domaine. Durant cette longue période, entretenir son corps par le sport n’est pas dans le quotidien des Français tandis que les rares pratiques (tournoi, escrime, jeu de paume…) réservées aux élites n’ont pas laissé d’équipements pérennes.
Deux mille ans séparent les arènes de Nîmes ou d’Arles et le Stade de France, la similitude des formes témoignent de la double dimension du sport : une pratique et des spectateurs. C’est la nécessité d’accueillir le plus grand nombre de spectateurs dans des conditions confortables qui entraînent ces élévations, lesquelles ont traversé le temps pour Nîmes sans préjuger de ce qu’il en sera pour le stade de Saint-Denis.
Dans les deux cas, c’est le pouvoir qui en est à l’origine. C’est la République qui est à l’initiative des innombrables équipements qui se sont développés, avec deux grandes accélérations : le Front populaire et les Trente Glorieuses. À mesure que de nouveaux sports se démocratisent, l’État et les Villes encouragent la construction de lieux pour les pratiquer et les regarder. Les gymnases, les piscines – avec ou sans tribunes –, les hippodromes, se multiplient ; puis ce sont les sports mécaniques : les circuits automobiles, les vélodromes (le tristement fameux Vel d’Hiv). Dernière (en date) grande pratique qui s’est popularisée à partir des années 1960 : le ski. Il ne suscite pas de constructions particulières si ce n’est les tremplins de saut et les pistes de bobsleigh, lesquels souffrent justement de leur pratique occasionnelle (pendant les JO de Grenoble puis d’Albertville) et sont laissés à l’abandon comme le tremplin de Saint-Nizier-du-Moucherotte (Isère).
L’ouvrage passe ainsi en revue les équipements les plus emblématiques ou patrimoniaux dans une forme de portfolio agréable à consulter. Il s’intéresse en particulier à la multidisciplinarité des stades, multidisciplinarité sportive (foot et athlétisme), mais aussi sport et spectacle, ceci afin de les rentabiliser. On regrette à cet égard que le livre n’aborde pas les coûts de construction et de fonctionnement.
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Le patrimoine des équipements sportifs en France
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°634 du 24 mai 2024, avec le titre suivant : Le patrimoine des équipements sportifs en France